Dans l'obscurité des couloirs ténébreux du Palais des Ténèbres, une ombre silencieuse se déplace. La duchesse Faïre, mystérieuse et redoutable, glisse comme un spectre, son regard perçant sondant chaque recoin. Son allure élégante contraste avec la sinistre réputation qui la précède, mais ses pas feutrés résonnent comme un présage funeste.

Même Kaevann, Voïvode des Princes du Nord, ressent un frisson parcourir son échine lorsqu'il est seul avec elle. Son silence, plus éloquent que les mots, crée une atmosphère pesante. Faïre est une énigme vivante, un mystère insaisissable dont les origines sont noyées dans le sang des nuits anciennes.

Les marques de bataille sur son visage pâle témoignent de son habileté mortelle. Chacune d'entre elles raconte une histoire sanglante, une mission accomplie avec une précision glaciale. Le Voïvode sait que derrière cette façade impassible se cache une machine à tuer implacable.

Les murmures dans les couloirs d'Altaïr évoquent son nom avec une terreur respectueuse. Elle est l'assassin des ombres, l'ombre de la mort elle-même. Les cicatrices de ses victoires sont gravées dans l'inconscient collectif de la cité des vampires.

Quand le Voïvode Kaevann la croise dans les salles désertes du palais, il sent le poids de son propre destin s'alourdir. Le regard perdu de Faïre, empreint d'une sérénité inquiétante, semble lire au plus profond de son âme.

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Kaevann se souvenait du trajet vers La Faille.

Au cours d'un long périple à travers Terra, Kaevann s'était retrouvé coincé dans un carrosse avec la duchesse Faïre pour une mission de sécurité délicate. Alors que le Voïvode était habitué à son propre bavardage incessant sur la conquête du monde, la duchesse, notoire pour son silence glacial, était tout le contraire.

Les premières heures du voyage se déroulèrent dans un silence pesant, rompu seulement par le cliquetis des roues du carrosse. Kaevann, connu pour ses talents de conteur, tenta de briser la glace en partageant quelques anecdotes de bataille et de stratégie. Cependant, les réponses de Faïre se limitaient à des regards imperturbables et des mouvements calculés.

Face à l'absence de réaction de la part de la duchesse, Kaevann décida de persévérer. Il déclina même une série de blagues, essayant de susciter au moins un sourire sur le visage impassible de Faïre. Malheureusement, la duchesse restait aussi stoïque qu'une statue de marbre, même devant les plaisanteries les plus sanglantes du Voïvode.

Le voyage se prolongea sur plusieurs jours, et Kaevann, d'habitude si volubile, se retrouva à court de sujets de conversation...

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Nonobstant les missions accomplies avec succès et les regards imperturbables de la duchesse Faïre, une tension persistait entre elle et le Voïvode Kaevann. À chaque fois qu'ils étaient contraints de partager un espace plus longtemps que nécessaire, une atmosphère lourde et silencieuse s'installait.

Le Prince des Princes, d'habitude sûr de lui, se sentait étrangement vulnérable en présence de Faïre. Son silence glacé semblait percer à travers les couches de confiance du Voïvode, créant une dynamique complexe entre les deux. Les autres membres de la cour s'étaient habitués à l'image du Voïvode et de la duchesse, les considérant comme une équipe redoutable, mais peu percevaient la tension sous-jacente.

Dans les moments où ils étaient contraints d'être seuls, le Voïvode tentait parfois de briser la glace en engageant la duchesse dans des conversations diverses. Cependant, ses tentatives étaient souvent accueillies par le regard imperturbable de Faïre, ajoutant à l'angoisse croissante de Kaevann.

Il était conscient que derrière la façade stoïque de la duchesse se cachait une force redoutable, et cette réalisation le laissait souvent mal à l'aise. Les missions accomplies conjointement forgeaient une confiance professionnelle, mais il semblait toujours y avoir une frontière invisible entre eux, évoquant une aura de mystère et de danger.

Ainsi, bien que Kaevann apprécie la compétence indéniable de Faïre en tant qu'assassin et protectrice, il ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe d'appréhension à chaque fois qu'ils étaient forcés de partager un moment prolongé, laissant planer le mystère de ce qui se cachait derrière le masque de la duchesse.

Au final, le Voïvode Kaevann était comme tout les autres : croiser la duchesse Faïre à l'improviste manquait invariablement de le faire sursauter.

Il s'apitoyait le reste de la nuit sur sa malchance d'avoir croiser cet oiseau de malheur !