
Annonce : début janvier, je dévoilerai la véritable identité de Gris.
Mis à part les personnes à qui j'ai déjà dévoilé l'info, vous pouvez essayer de deviner. Je vous dirais si c'est exact ou non.
Vampires
Homme
Libra

1. Les origines
Au sein de ces profondes abîmes, loin des râles des âmes torturées et des regards vides de ses compagnons d'infortune, une silhouette solitaire progressait d'un pas lent, mais d'une régularité inflexible. Elle avançait jusqu'à ce que ses pieds atteignent le sommet d'une immense montagne de détritus putrides.
Après une éternité de marche dénuée de but, la silhouette finit par atteindre le sommet de la colline sans prendre la moindre pause. Puis, inévitablement, elle dégringola du tas pestilentiel, dévalant la pente comme une marionnette désarticulée, cédant sans résistance à la gravité. Sa course se termina au pied de cette funeste colline, où il s'agenouilla machinalement, laissant ses mains plonger dans une eau croupie, noire comme la désolation. Des ondes se formèrent, dessinant des cercles concentriques, alors que la nuit éternelle l'observait sans porter de jugement.
La capuche qui avait été égarée lors de cette chute ne semblait pas inquiéter le voyageur, pas plus que l'état déplorable de ses vêtements, déchirés et en lambeaux. Il était, lui aussi, dans un état de délabrement avancé, le passage du temps n'ayant pas épargné son intégrité physique, bien qu'il semblât peu s'en soucier. Perdu dans les méandres de l'obscurité, il ne souffrait plus, ne ressentait plus, ne pensait plus. Ni aux jours passés, ni aux batailles, ni aux amis disparus.
Cependant, le bruit de sa chute attira à lui une troupe de lueurs vacillantes. Cette cohorte de flammes dansantes s'approcha de lui, éblouissant la surface de l'eau ce qui attira son attention. Ces rayons de lumière révélaient les secrets enfouis dans les ténèbres. La silhouette eut l'impression de voir, à la surface de l'eau stagnante, un cadavre aux yeux fixes et vitreux. La surprise, mêlée d'horreur, le fit reculer brusquement. Au même moment, le cadavre dans l'eau s'éloigna aussi.
S'approchant prudemment, il observa, avec un mélange de fascination et d'appréhension les mouvements du corps qui semblaient étrangement familiers, et un sentiment de profonde malaise s'insinua en lui. Chaque geste était reproduit parfaitement devant lui.
Soudain, une étincelle d'illumination jaillit de sa conscience obscurcie. Il comprit que ce n'était pas un cadavre qu'il voyait, mais bel et bien lui-même, réduit à une version amoindrie de sa propre existence.
Incrédule, il se rapprocha à nouveau du miroir aqueux, cette fois en parfaite harmonie avec son propre reflet. Il observa son visage, ou plutôt ce qu'il en restait. Des années semblaient s'être écoulées depuis la perte de sa conscience. Cet instant était un cadeau cauchemardesque, une révélation douce-amère de sa propre existence.
Alors que le temps s'écoulait silencieusement, les questions concernant l'endroit où il se trouvait affluent dans son esprit. Ces abîmes sans fin, cette étendue d'eau stagnante, ces étranges lueurs, il les avait d'abord prises pour des feux follets, mais quelque chose en lui lui soufflait que ces orbes lumineuses étaient bien plus que cela. Il tendit sa main et saisit l'une d'elles, laissant une onde de choc le traverser, un frisson de chaleur renaître dans sa poitrine. C'était la première émotion qu'il ressentait depuis longtemps, un doux rappel de son humanité perdue. Puis, un nom s'imposa dans son esprit : Solweig, la déesse de la lumière. Elle l'appelait.
Il plongea de nouveau son regard dans le miroir liquide, cette fois-ci avec détermination, embrassant la réalité de son propre être. Par un étrange miracle il était vivant, il était lui, et il était prêt à explorer ce nouveau monde afin de comprendre son existence et découvrir comment il pourrait s'échapper de ce mystérieux endroit.
- 1
- 1

2. Arrivée sur Terra
Dans un jaillissement aveuglant de lumière, une silhouette émerge des abîmes cauchemardesques, brisant enfin l'étreinte étouffante de sa geôle infernale. Lorsqu’il lève la tête, une brise douce effleure son crane. Cette caresse porte avec elle la chaleur réconfortante de Solweig, imprégnant chaque fibre de son être d’un élan de vie presque divin. Un mélange pur d’émerveillement et d’épuisement le saisit. Il est libre. Libre !
La liberté a une saveur d’ivresse, d’autant plus enivrante après ce qu’il vient d’endurer. Une rencontre inattendue, terrible, avait presque scellé son destin. À l’instant même où il avait cru apercevoir une issue hors des limbes, une aura colossale, oppressante, s’était matérialisée devant lui. Il se souvient encore de ce frisson glacé qui avait parcouru son âme, comme si la mort elle-même avait planté ses griffes en lui. Cette force obscure n’était pas une simple présence : elle était Libra. Plus intense que l’énergie mortuaire des limbes, elle l’avait repoussé sans relâche, inexorable, vers les ténèbres béantes. Si près du salut, il s’était vu sombrer à nouveau, brisé, vaincu. Le désespoir avait été total.
Puis, au bord du néant, la lumière. Un faisceau éclatant, comme une main tendue, l’avait enveloppé, tiré des profondeurs. Il n’avait pas simplement été sauvé : il avait été arraché à un funeste destin, un miracle de Solweig, déesse de la lumière.
Une gratitude immense l’envahit alors qu’il reprend pied dans cette nouvelle réalité. Pourtant, une rage sourde brûle en lui, dirigée vers Libra, dont l’influence insidieuse avait fait de son passé un puzzle de lacunes et de douleurs. Ses souvenirs épars, sa vitalité volée… Tout cela portait l’empreinte vénéneuse de la sombre entité.
Il relève enfin les yeux, et son regard s’accroche à une vision saisissante : la Pyramide Blanche, dressée devant lui telle une sentinelle éternelle. Imposante, immaculée, elle irradie une majesté brute qui le coupe presque le souffle. Pourtant, un frisson familier le traverse : une aura de mort, subtile mais indéniable, imprègne les lieux. Il doit partir !
Ses pensées vacillent. Était-ce vraiment Libra qui l’avait brisé, ou n’était-il qu’un pion dans un jeu dont les règles lui échappaient encore ? Malgré ses doutes, une certitude s’impose : il est vivant. Pas seulement un être existant, mais vivant dans toute l’intensité de ce que cela implique. Grâce à Solweig, il peut sentir, penser, choisir. Oui, il est vivant !
Un mélange d’humilité et de détermination éclaire son regard. Ce monde, riche en mystères et en promesses, l’attend. Serrant les poings, il se met en route dans le désert.
- 1
- 1

3. Première rencontre
L'aventurier quitta la pyramide, frémissant d'anticipation à l'idée de l'aventure qui l'attendait dans le désert. Rapidement, il réalisa qu'il n'était pas seul : des squelettes se lancèrent à sa poursuite, attirés par l'énergie sombre de Libra qui émane de son corps.
Après une journée de course effrénée, il atteignit, à la tombée de la nuit, une cité animée.
À peine les portes de la ville franchit, une femme poussa un cri strident. Paniqué, il se retourna, s'attendant à voir les squelettes sur ses talons, mais la rue était déserte. Il réalisa alors qu’il était la source de cette terreur. "Un intrus ! À moi !" hurla-t-elle, alertant la garde qui accourut, épées dégainées. "Messieurs, je ne suis pas une menace !" voulut-il crier, mais sa voix rauque et éraillée, oubliée depuis une éternité, n'émit qu'un son inintelligible.
Les gardes hésitèrent un instant. "Byurus, celui-là à l’air de parler", dit l'un. « Oui je vois ça, ce n’est pas commun » répondit-il perplexe. "Qu'il soit intelligent ou non, abattons-le avant qu'il nous lance un sort !" Comprenant que toute tentative de dialogue était vaine, il s’enfuit, la garde à ses trousses. C’est alors qu’une horde de squelettes attaqua la ville, créant une diversion providentielle.
Se cachant dans une ruelle, il aperçut son reflet dans une vitre. Ce n’était pas seulement son étrangeté qui suscitait la peur : son apparence elle-même était un problème. Derrière cette vitre il repéra une armure suspendue dans un atelier. Elle était à la fois robuste et majestueuse, parfaite pour dissimuler son identité et projeter une image plus rassurante.
L'armure, véritable œuvre d’art, se composait de métal et de cuir. Un heaume imposant dissimulait entièrement son visage, tandis que des feuilles d’or sur les épaules reflétaient la lumière avec éclat, conférant à l’ensemble une aura de magnificence. Se sentant enfin protégé des regards suspicieux, il décide de quitter aussitôt cette cité, évitant ainsi de susciter des questions indiscrètes.
Il reprit son voyage dans le désert, tout en ruminant cette première interaction. Il avait été idiot de croire que tout se passerait pour le mieux. C’est décidé ! À la prochaine cité, il observera de loin ses habitants pour s’imprégner des us et coutumes. Sous la lumière de la lune, il s’éloigna, déterminé à trouver un but à son existence.
- 1
- 1

4. Polaris
Une silhouette apparut au loin, tel un mirage prenant forme dans l’air ondulant du désert. Des caravanes se déplaçaient régulièrement vers la ville de Polaris, mais celle-ci n’en faisait pas partie. Elle avançait seule, sans marchandises ni escortes, insensible à la chaleur accablante, comme si les lois du désert ne s’appliquaient pas à elle.
À mesure que la silhouette se rapprochait, les habitants discernèrent une armure étincelante, un acier brillant sous les rayons implacables du soleil. Pas une trace de poussière, pas une marque d’usure : l’armure semblait presque irréelle dans cet environnement hostile. Lorsqu’il arriva devant les portes, celles-ci s’ouvrirent pour laisser passer cet étrange visiteur.
L’étranger avança d’un pas assuré dans la ville, attirant les regards fascinés et méfiants des habitants. Ils chuchotaient entre eux, intrigués par cet être qui semblait avoir défié la mort du désert. Il n’avait ni sac, ni gourde, ni monture, rien qui puisse expliquer comment il avait survécu à une telle traversée.
Quand les gardes lui demandèrent de se présenter, il marqua un temps d’arrêt. L’hésitation dans sa posture était palpable, comme s’il cherchait une réponse à cette question élementaire. Son regard erra autour de lui, scrutant les moindres détails des rues. Finalement, il baissa les yeux sur son armure, où le soleil faisait danser des reflets métalliques presque vibrants.
« Je m’appelle Gris », déclara-t-il d’une voix irréelle, résonnant dans l’armure.
Ce nom, simple mais déconcertant, fit naître une sensation d’inconfort entre les deux gardes. Quel étrange choix de nom ! Ils lui demandèrent la raison de sa venue à Polaris.
« J’ai suivi la lumière de Solweig » dit Gris en désignant du doigt l’immense phare. Un monument titanesque qui projette sa lumière pour guider les voyageurs dans le désert.
« Elle est ma raison d’être, ma mission, mon salut ! » reprit Gris dans un élan d’admiration sans faille, ce qui fit sourire les gardes.
Et c’est ainsi que commença l’aventure de Gris, dans un monde où la frontière entre le bien et le mal est plus floue qu’il n’y parait.
- 1

J'avais semé des indices dans mes textes.
Voici un essai durant l'event d'Aura qui n'est pas sorti.
Le thème était quelque chose comme : "je me reveille dans le corps d'un autre".
C'est un cauchemar...
Ces mots tourbillonnent dans son esprit alors qu'elle se réveille, le souffle court, enveloppée par une obscurité oppressante. Tout autour d'elle, c'est le silence. Un silence tellement épais qu'il semble peser sur sa poitrine, la compressant. Elle essaie de bouger, mais ses membres se heurtent à un métal rigide. Son cœur s'emballe. Elle est piégée, enfermée dans une prison de fer. Ses mains se crispent contre le froid acier de ce qui semble être un heaume, ses doigts glissant sans pouvoir en trouver l'ouverture.
Elle panique, frappant frénétiquement l'intérieur de cette cage métallique. Elle crie, mais sa voix résonne sinistrement contre les parois de l'armure. Ses pensées se bousculent, son souffle devient haletant. Claustrophobe. C'est le mot qui s'impose à elle alors qu'elle se sent sombrer. Elle suffoque, la terreur la submerge.
Mais le temps passe. Lentement, très lentement, elle se force à reprendre le contrôle. Elle inspire profondément, tente de calmer son esprit. « Respire. Calme-toi. » Ce n'est pas sa vie. Ce n'est pas son corps. Où est-elle ? Qu'est-il arrivé à son propre corps ? Pourquoi est-elle piégée ici, à l'intérieur de cette armure qu'elle ne parvient pas à enlever ?
Ses mains explorent l'armure, cherchant désespérément un moyen de s'en libérer. Puis, elle remarque quelque chose. Les détails de l'armure lui semblent familiers, étrangement reconnaissables malgré la panique. Des symboles gravés, une épaisseur et un poids qui ne laissent pas de doute. Elle réalise avec stupeur qu'elle porte l'armure de Gris, le légendaire paladin de Terra. Une terreur plus froide la traverse. Gris... comment est-elle devenue lui ?!
Son instinct premier est de trouver un outil, n'importe quoi qui pourrait lui permettre de retirer ce heaume. Elle doit sortir de là, sentir l'air sur son visage. Son regard, ou du moins ce que ses yeux peuvent percevoir à travers la fente du casque, se porte sur l'horizon désertique. Là, au loin, une lumière : celle du phare de Polaris. Cest sa seule option. Elle se lève, et commence à courir.
Elle court, le sable craquant sous ses pas lourds. Une heure passe, puis deux. Elle s'attend à sentir la fatigue l'envahir, mais ce corps, ce corps étranger, ne montre aucun signe de faiblesse. Il est inépuisable, comme une machine bien huilée. Une matinée entière s'écoule, et elle court toujours. Le phare de Polaris se rapproche, mais le mystère qui l'habite s'épaissit. Comment Gris peut-il courir si longtemps sans s'arrêter ? C'est inhumain, irréel.
Deux jours plus tard, elle atteint enfin les portes de Polaris. Ses pensées ont eu tout le temps de s'organiser, pour devenir une obsession unique : à quoi ressemble Gris ? Cette question la hante, la pousse à chercher une réponse, à savoir qui est cet homme dont personne n’a pu voir son visage ?
Les gardes, dès qu'ils la voient, se mettent au garde-à-vous. « Bien sûr, Gris est le chef de la sécurité de Polaris » se rappelle-t-elle. Ils n'ont aucun doute sur son identité, ce qui lui donne un étrange sentiment de pouvoir et de décalage. Elle se dirige sans un mot vers le forgeron, récupère une tenaille, puis s'enferme dans la maison de Gris, là où personne ne la verra.
Ses mains tremblent d'une excitation nerveuse alors qu'elle commence à défaire l'armure. Le premier coup de tenaille est maladroit, un morceau de métal tombe au sol avec un bruit sourd. Elle hésite. Ce n'est pas seulement l'armure de Gris, c'est son identité. Chaque éraflure, chaque marque, porte une histoire. Mais la tentation est trop forte. Elle reprend la tenaille, arrache un autre morceau, puis un autre. Enfin, après ce qui lui semble une éternité, elle sent le heaume se desserrer.
Elle le retire lentement, elle ferme les yeux, savourant la sensation, avant de se tourner vers un miroir pour découvrir son reflet.
C'est un cauchemar...
- 1