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Journal personnel du grand Judas
Ceci est ton sujet personnel qui t'est exclusivement réservé. Chaque message posté ici comptera dans les RP postés pour l'animation, et te rapportera donc des points.
SUJET OUVERT UNIQUEMENT AU GRAND JUDAS
La vie était simple pour qui n'était pas capitaine d'Ubar et c'est un plaisir que le vieux Judas goutait avec délice depuis son retrait des affaires politiques de la tribu. Voilà des semaines qu'il n'avait plus reçu de lettre d'insultes, des mois que personne ne l'avait contacté pour régler quelque imbroglio diplomatique. Bien sûr, les gens continuaient de l'attaquer à vue dans le désert mais ce genre d'incident ne troublait aucunement sa sérénité légère et il n'avait jamais été du genre à s'offusquer de ses petites morts.
Comble de l'ironie : seul ses siestes, désormais, étaient troublées. Il se réveillait régulièrement, souffle coupé, bouche pâteuse, articulations endolories. Il avait d'abord supposé, comme tout un chacun, que la source de ses maux était un désordre d'humeur, qu'il s'était efforcé de régler à grand renfort de saignées et de tisane du diable, sans résultat.
Il s'était ensuite demandé si ces troubles ne venaient pas des feuilles de laitue vireuse dont il faisait grande consommation, mais un sevrage forcé suffit à lui prouver que l'origine de son mal était ailleurs.
Quand la médecine eut échoué à rétablir la joie de ses siestes il tira la seule conclusion sensée : son mal était profond, spirituel. Une souffrance de l'âme que connaissaient bien les nains, les femmes, les adeptes de Taps et les gens du nord mais qui lui était étrangère jusqu'alors.
Bien content d'explorer de nouvelles expériences sensorielles, et extatique à l'idée qu'il avait le temps de le faire, il partit en pèlerinage vers les temples des quatre dieux.
Quel plaisir la vie pour qui n'était pas capitaine d'Ubar.
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Qu'elle était déplaisante cette route là qui mène à l'illumination.
Partie d'Ubar, comme le sont généralement les grandes quêtes, elle avait mené Judas au travers des embûches les plus sordides qu'ait jamais porté la littérature.
Le premier de ces travaux avait été la rencontre avec Salim, la momie lettrée. Ce dernier avait exigé, non sans panache, que Judas résolve cette énigme avant de pouvoir le quitter :
Quatre voyageurs se retrouvent piégés au fond d'une mine à vingt lieux d'Ubar. Ils savent que dans 18 minutes précisément, Esgramel (le plus ponctuel des Acinox) viendra les rejoindre pour les dévorer.
La situation est peu enviable, et le groupe décide de s'en extirper. Affre du destin : ils ne disposent qu'une seule torche et les étroits tunnels qui mènent à la surface ne permettent qu'à deux personnes de passer en même temps.
Le groupe est composé comme suit :
- Un pirate d'Ubar, habile et athlétique, qui peut sortir en 1 minute
- Un vagabond de la caravane, simplement habile, qui peut sortir en 2
- Un moine boiteux, ni habile ni athlétique, qui a besoin de 5 minutes
- Le plus fort des polaréens, lui a tout de même besoin de 10 minutes
Sachant que...
Profitant d'une absence passagère de cette créature mortelle, le sage Judas (qui connaissait de toutes façon déjà la réponse à l'énigme) prit la décision de rosser cette dernière à main nue comme c'était l'usage.
Son talent martial n'eut, malheureusement, pas raison du monstre. Et Judas dût remonter sur son dromadaire en laissant derrière le tas de bandelette, cruellement handicapé. Dans un souffle qui semblait porté par le vent il déclara :
N'y voyez nulle offense noble ancêtre, je vous aurait volontiers vaincu.
Mais c'est que de cette randonnée champêtre je ressort fatigué, fourbu.
Avant de tourner les talons (de son dromadaire) et de s'en retourner au désert.
Rappelez vous toujours, les enfants, de la morale de cette histoire :
S'il vous prend l'envie de dire à quelqu'un une petite énigme, prenez grand soin de protéger votre tête.
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Et pourtant, se poursuit-t-elle, cette route là qui mène à l’illumination...
Judas, sage comme pas deux et au moins aussi intelligent, contemplait la vie qu'il avait mené jusqu'à présent en grignotant une suriboise grillée.
Cette pauvre bête était le seul ennemi qu'il ait croisé depuis des jours, s'agissait-t-il là de son second grand travaux ? Son épreuve était-t-elle la suriboise elle même ? Ou l'ennui qui entourait son voyage ?
Complètement oisif, vidé de corps et d'esprit, c'est ce genre d'existence que devaient mener les gens de la Faille. Submergé par sa grande empathie, Judas ne put s'empêcher de laisser perler une larme pour ces pauvres hères...
Quand enfin apparut devant lui le temple de Libra notre héros fut parcouru par un profond soupir de soulagement.
C'est pas dommage...
Se dit-il, et c'était bien vrai.
Il étala son tapis de prière sous les ostentatoires statues de la première chapelle avant de s'y asseoir en tailleur. Il tira une longue bouffée de sa pipe rituelle et plongea dans une profonde transe en même temps que les vaisseaux sanguins de ses yeux éclataient.
Endoloris par le voyage astral qu'il venait d'entreprendre voici Judas qui s'éveille dans un grand jardin où poussent les premières surifleurs de l'année. Le ciel est couleur fuchsia et tous les arbres possèdent le visage de Byurus. Une odeur de lard fumé entêtante flotte dans l'air.
Judas gesticule un moment, comme manquant d'air, puis vomit au sol. Au milieu des résidus de son repas, il trouve le squelette de la suriboise qu'il avait pourfendu tantôt. Celle ci se relève immédiatement en s'agitant très rapidement, folle de rage puis s'adresse directement à lui avec une voix de mégère androgyne : celle de Libra :
Judas ! Pauvre imbécile !
Arrête de perdre ton temps ici serviteur ingrat ! Tu dois partir en quête de ma relique sur l'heure, mon temps est compté et le tiens aussi !
Chemnosh l'a caché à l'abri. Pars en quête du talisman qui en ouvre la porte et tu pourra accéder au Reliquaire qui la renferme ! Ton nom sera la clef !
Magne toi le lard bougre de patafoin ! Attends un peu que ton père rentre à la maison tu va vo...
Pris d'un mouvement de panique Judas tente alors d'écraser la bête avec une grosse pierre mais voilà que de ses os brisés s'échappent des centaines d'araignées, elles grimpent aux mains de Judas et s'infiltrent dans ses narines, ses oreilles et sa bouche.
Judas se réveilla en hurlant de sa voix claire comme il le faisait souvent, serrant contre son cœur un petit morceau de parchemin sur lequel figurait un code mystérieux.
Mystérieux, pas tant que ça. Il faut dire que Judas, rappelons le, était sage comme pas deux et au moins aussi intelligent. A peine sorti de sa crise de panique spirituelle et la bouche pleine du goût du sang et du vomi il traduisit dar-dar l'affaire avant de pester à nouveau...
L'endroit indiqué était à des bornes, à des plombes, à l'autre bout du désert...
Désormais aucun doute : c'était là son second grand travaux. Une nouvelle traversée du désert. Malheureusement pour les dieux et leurs cruels desseins il avait dans son escarcelle plus de ruse que de piété.
Il s'allongea sur le dos en fermant les yeux avant d'agiter les bras et les jambes pour former un ange dans le sable.
Encore un jour sans manger et sans boire et c'est réglé... Un jour... Un seul jour
Il se laissa lentement mourir de faim sous le soleil de plomb. Abandonnant son dromadaire à son propre sort.
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Quand ses yeux se rouvrirent, sous le soleil de plomb, il avait accomplit le voyage vers la pyramide blanche. La sensation de délassement que lui procurait la mort et la réincarnation ne semblait jamais s'atténuer. Ce qu'il y perdait en souvenir et en raison, il se le remboursait largement en bien-être.
Le message codé était simple et, grâce à son tour de passe-passe macabre, le trajet avait été rapide. Pourtant Le pauvre bougre, oublieux et distrait, se rendit compte d'une erreur qu'il avait commise : sa pelle était restée sur son dromadaire... Et la pauvre bête était sans doute partie crever ailleurs, aux alentours du temple de Libra...
Qu'à cela ne tienne, il entreprit l'excavation du talisman avec ses ongles.
Pour un dieu de la mort Libra n'était visiblement pas très adepte dans l'art de l'inhumation : son talisman n'était qu'à quelques centimètres au dessous du sable. Sans piper mot Judas récupéra l'objet avant de faire demi tour pour rejoindre Ubar et récupérer son matériel, il connaissait de toutes façon déjà l'emplacement du reliquaire.
Il appréhendait toujours ses visites à Ubar. Il appréciait le drapeau d'Ubar, sa littérature, son histoire, il détestait la ville et ses habitants. Quoi qu'il arrive, il ne comptait pas y rester plus que nécessaire.
Une fois là bas, il n'aurait besoin que de quelque jour pour accomplir sa quête.
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Partie d'Ubar, comme le sont généralement les grandes quêtes, la route de Judas se poursuivit vers le reliquaire de Chemnosh.
De son séjour en ville il n'emporta qu'une épée, quelques pièces d'armures et un bol de lentille. Il n'avait même pas pris la peine de visiter sa yourte qui était, il en était presque sûr, certainement occupée par quelque malgracieux mendiant. Le bruit et l'odeur de la foule lui causaient une profonde angoisse et il fit son possible pour n'avoir à croiser personne.
S'il s'agissait là de son troisième grand travaux c'était vraiment la quête la plus épouvantable qu'on ait jamais relayé à l'écrit, se dit-il. Même pour lui, qui avait pourtant parcouru toute la bibliographie de Bartel, pire écrivaillon de Terra, c'était un peu dur à avaler.
Comme pour lui donner raison, la route jusqu'au portail se fit sans encombre. Ce n'est qu'une fois sur place que quelques volutes de fumée indiscrètes rendirent évidente la présence d'un petit bivouac près de l'édifice de pierre.
Judas approcha le campement avec toute la furtivité qui caractérise les gens d'Ubar, dans l'espoir qu'on le remarque et qu'il s'agisse enfin là de sa prochaine épreuve. Mais le sort est parfois cruel et, endormi dans un hamac, tendu entre deux cactus, il reconnu Ninjaja.
Ce dernier se battait sous la queue de scorpion, depuis peu. Mais c'était culturellement un marche sable, une race que Judas n'appréciait qu'à moitié. Bien sûr, ils vivaient en nomade et trafiquaient volontiers avec Ubar, mais leur odeur, leur complaisance, leur ouverture sexuelle... Toutes ces tares lui faisait monter la bile jaune à la bouche.
A pas de loup, avec toute la furtivité qui caractérise les gens qui ne viennent pas d'Ubar, il tâcha de passer le seuil du portail sans réveiller l'homme endormi. Une fois de l'autre coté il dégaina son épée et se mit à la recherche de quelque chose de vivant, de préférence quelque chose qui ait une stature de troisième travaux.
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De l'autre coté du portail se tenait une imposante forteresse, à moins qu'il ne s'agisse d'un temple ? Les grands encensoirs qui la décoraient contrastaient étrangement avec ses hautes murailles de pierres, et si un dieu était vénéré ici il était probable qu'il s'agisse du dieu des briques.
Quatre gardiens se tenaient là, bras croisés, sur de petites esplanades de pierre. Visiblement postés comme un défi à quiconque voudrait approcher.
Une humaine et une naine, un vampire et un elfe.
Deux femmes et deux hommes.
Deux guerriers et deux protecteurs.
Judas souris sous son masque, quatre humeurs, toutes différentes, l'équilibre était aussi parfait en dehors qu'en dedans. La bile jaune et la bile noire, le sang et le phlegme, le voici enfin, son prochain grand travaux.
Satisfait par la perspective d'une nouvelle épreuve, mais un peu troublé de devoir être le déséquilibre dans l'humeur du reliquaire, il dégaina son épée. La première partie de la tâche, c'était évident, était de trouver lequel des quatre serait son adversaire. La réponse était tout aussi limpide.
Un seul d'entre eux était un nain, la race la plus vile et la plus écœurante.
Seules d'eux entre eux étaient des femmes, le plus frivole et déraisonné des deux sexes.
Une seule femme naine et il s'agissait d'un défenseur, la plus grotesque des profession militaire.
Décidément, sa grande intelligence ne cessait de lui rendre la vie plus facile.
Reste que le grand Judas, c'est malheureux, était plus puissant d'esprit que de corps. Il s'était toujours enorgueillit de sa vie de "meurtrier philosophe", et son manque de talent pour les choses martiales vint une nouvelle fois lui mordre le fondement.
Il porta à la naine 9 coups maladroit à la manière d'un apprenti boucher. Elle survécu sans mal à son assaut furieux et le blessa mortellement. Il s'éteint presque immédiatement.
Les desseins des dieux sont souvent incompréhensibles pour ceux qui en sont les pions, mais Judas avait toujours eut le talent de les lire avec précision. A peine son corps eut-t-il heurté le sable chaud que son âme vint en habiter un nouveau, apparut au pied du portail. Il soupira de délice en sentant la morsure du soleil sur son dos, avant que la naine n'ait eut le temps de rengainer son arme il avait déjà commencé à s'avancer à nouveau vers elle.
Il enjamba son propre cadavre avant de bondir sur son adversaire. Elle était plus forte que lui, c'était un fait, mais combien de fois faudrait-il qu'elle le tue avant que ses blessure n'ait raison d'elle ?
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Et il se releva encore et encore. Comme les balais magiques du poème inondèrent la maison du magicien, une armée de Judas fraichement ressuscité se succédèrent à l'assaut de la naine. Confiante d'avoir déjà tué la première incarnation sans mal, elle défit la seconde sans plus de difficulté.
Judas brisa sa rapière sur l'armure solide de son adversaire. Il récupéra, par terre, un morceau de bois et une vieille baguette magique qui cassèrent aussitôt. Chaque assaut ne faisait que la blesser légèrement et elle ripostait avec courroux et puissance, le corps frêle et fragile de l'ancien capitaine d'Ubar se brisait comme du verre à chaque attaque.
Mais les bleus et les plaies s'accumulaient, tandis que son corps se mortifiait celui de Judas revenaient toujours plus frais et furieux, comme s'il avait dormi durant des siècles. Quand il eu brisé chacune de ses armes il prit la décision de poursuivre le combat à main nu. Frappant, mordant, déchirant tout ce qui passait à portée de ses doigts crochus, il avait déjà mangé la moitié de son oreille quand il se rendit compte qu'il était victorieux.
Son troisième travaux touchait à sa fin. Pénétrant dans le sanctuaire, il tremblait comme un dément, sa robe blanche maculée du sang mêlé de ses nombreuses incarnations et de la défunte portière. Il ne lui restait plus désormais qu'à obtenir la rune de Libra pour s'en retourner au temple et accomplir sa quête.
Las et démotivé d'avoir à chercher à genou dans le sable il décida de prendre un peu de repos. Il laissa tremper ses vêtements dans un baquet qu'il remplit de ce qui lui restait d'eau potable et se fit saigner abondamment pour purger la bile jaune qu'il avait alors en excès. Un équilibre parfait stimulerait ses sens et lui permettrait assurément de n'avoir à chercher que quelques minutes.
Comme une promesse faite par les dieux à sa grande intelligence il ne lui fallut qu'un petit coup d’œil et une poignée de minutes pour trouver l'objet de sa convoitise après qu'il se soit nettoyé l'âme et le corps. D'un geste rapide il déroba la clef qui lui permettrait de quitter l'endroit et il s'aventura à nouveau dans le portail qui le ramènerait au désert, quelques jours de marche et il retrouverait le temple de Libra.
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C'est nauséeux et un peu perdu qu'il atteint le temple de Libra. Le temps paraissait s'écouler au ralentis depuis qu'il avait entreprit cette grande quête.
Et pourquoi d'ailleurs ?
Il avait toujours été pieux lui semblait-t-il, mais peut être était ce un violent désir de ne pas voir ressusciter Neeko qui guidait ses pas ? Il ne pensait pas aimer particulièrement Libra, moins encore Aphistème.
Il renâclait à ces travaux qu'on lui imposait en tout cas, de ça il était certain.
L'édifice de pierre sombre était désert, comme souvent, et personne ne trouva rien à y redire quand Judas plaça l'idole qu'il avait récupéré tantôt sur l'autel du sanctuaire.
La voix de Libra résonna à nouveau dans son esprit mais il eut l'impression de ne pas l'entendre. Il quitta le temple rapidement comme s'il était pourchassé par quelque fantôme, une fois à l'extérieur il se mit à courir, le cœur tourmenté par l'angoisse, persuadé qu'il était en danger mortel.
Puis ils perdit connaissance.
Il reprit ses esprits au temple d'Aphistème, debout dans le sable, comme s'il avait réalisé le trajet à pieds. Il se sentit soulagé par la cécité que lui causait le soleil et par la morsure du sable brulant sur ses pieds nus. Il inspira un grand coup pour se prouver à lui même qu'il était vivant.
Il n'avait jamais visité le temple du faux dieu et n'eut pas l'impression qu'il était en train de le faire, il lui sembla un instant contempler son propre corps depuis l'extérieur de ce dernier, il vomit un peu dans sa bouche.
Le dieu du feu l'incita à partir pour un nouveau travaux, à la recherche d'un lieu perdu, aux alentours d'Altair. Judas griffonna un semblant de direction sur un morceau de papier avant de se mettre en route, sans y réfléchir plus que ça. La marche faisait partie de ses automatismes.
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Il est des choses qui, quand on les pratique trop longtemps, nous encourage à faire preuve de créativité pour nous en débarrasser. La marche était de ces choses et son remède était aussi simple qu'astucieux : la mort.
Au cours de ses périples Judas avait développé tout un panel de stratégie pour mourir aussi efficacement que possible. Tantôt dévoré par des squelettes, tantôt mort de faim dans le sable, Judas était ce qu'on pourrait appeler un bon vivant en cela qu'il était très performant pour arrêter de l'être.
Pourtant, Judas avait copieusement déjeuné et les alentours du temple d'Aphistème n'était guère pourvus en squelette. Son repas le protégeait de la faim et l'absence d'affamé le protégeait d'être celui d'un autre.
On pourrait croire, de prime abord, que la vie était bien injuste avec un gentilhomme comme Judas qui ne faisait toujours que le bien autour de lui. Mais fort heureusement les dieux mirent sur sa route l'un des plus curieux de leurs pions : Duagloth, le vampire rattier.
A moins que ce ne soit le rat vampire ?
Holà maraud.
Mon cher ami à l'odeur musquée, j'ai pour toi une requête simple, une doléance que j'aimerais que tu entende.
Ouvrit Judas à l'égard de son nouveau meilleur ami
Je suis certain que me rendre ce petit service fera tressaillir ton âme, du bonheur que seuls connaissent les vrais samaritains. Mais, non content de t'offrir cette joie éternelle, j'ai également dans mon sac quelques menus objets que je serais ravi de t'offrir.
En échange je voudrais que tu me tues.
Pas besoin de faire des fioritures, je ne demande pas de grandes fanfares. Un grand coup, là, derrière les oreilles, et le tour sera joué. Simple non ?
Tu pourras garder tout ce que tu réussirais à piller sur mon cadavre. Et si, comme je le pense, tu es de ceux qui ont un goût très sûr pour la charogne tu peux garder le cadavre également, c'est cadeau.
Merci d'avance pour le voyage. Je suis attendu à la grande pyramide et j'avoue que la perspective d'avoir à faire le trajet à pied me chagrine d'avance.
A ces mots le rat ne se sent plus de joie et pour montrer sa belle voix il ouvre un large bec :
Frrrr ...
Ca sera avec joie-JOIE que je vais vous ronger-RONGEr les os oui-OUI !
Et sur les mots simples d'un homme simple voilà que démarre l'opération.
Judas et Duagloth ne partagent pas volontiers leurs traits. Il en est un, pourtant, qui les rapproche : leur manque de talent pour le combat singulier.
Le pauvre raton rosse son homologue avec le peu d'adresse qu'il possède, flagelle l'air de ses coups de dague maladroits, rien n'y fait.
Assez ! Assez !
Piaule subitement Judas en entreprenant de retirer sa côte de maille
Voilà un gourdin et une bouteille de rhum, de grâce, un peu d’effort. Ce sera mieux que de faire ça au coupe choux, on est pas chez Polaris ici !
L'assassin au rabais, loin de perdre le nord (le bon, pas l'autre), s’empara immédiatement de la maille et du maillet pour poursuivre son ouvrage de maillotin.
Mais les mauvais ouvriers ont toujours les mauvais outils, rappelez vous. Et il est certain que Duagloth est un mauvais, très mauvais ouvrier.
Tellement mauvais en réalité que Judas survécut une nouvelle fois à ses assauts.
Las de ces pitreries, et grassement payé par sa victime et employeur, voilà que Duagloth dégaine de sa manche la plus terrible des boules de feu. Cette dernière parvient enfin à ôter son avant-dernier souffle à Judas en l'incinérant, par la même, dans un souffle, dernier celui-ci.
Tandis que le brasier dévore son corps, Judas a à peine le temps de laisser échapper dans un râle.
Merci à toi fringuant rongeur...
Avant de disparaitre, son âme immortelle déjà trainée de force jusqu'à la pyramide.
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