Vampires
Femme
Solweig
La Camorra Des Dunes

Voilà plusieurs jours que Mayfair ne donnait presque aucun signes de vie, depuis l'inauguration du quartier sud, et alors qu'un grand bal des vampires unique en son genre se préparait. Ce bal serait un moment parfait pour fêter ce qui devait arriver, ce qui allait arriver.
Depuis quelques temps, chaque habitant d'Altaïr qui venait se ressourcer et méditer au temple, ressortait l'esprit libéré et épuisé spirituellement.
En effet, quelques jours avant tout cela, la Sénéchal avait débuté un rituel d'invocation, et tous n'étaient pas au courant de ce que cela signifiait, de ce que cela coûtait, et de ce que cela engendrerait. Elle passait tout son temps à méditer, à ne s'occuper que de cela, rien d'autre ne comptait.
Cette mission voulu par Voïvode Kaevann était prioritaire sur tout. Et chaque soir au même instant, durant ses moments de transe spirituelle elle rabâchait les mêmes mots...lentement...très distinctement, et très silencieusement, presque en chuchotant...
Ô Solweig déesse du soleil et de l'énergie, briseuse de cœur et instigatrice des cataclysmes de Terra offre ton pouvoir aux vampire d'Altaïr.
Elle ressassait ces mots pendants des minutes, des heures et même des jours sans cesse. De temps en temps un petit éclair frappait le haut de la voute de la terrible Cathédrale Noir de la citée.
Au fur et à mesure des jours , ces éclairs grandissaient, une lutte spirituelle semblait se passer, les habitants de la ville commençaient à se poser des questions, tellement ce phénomène jamais arrivé auparavant, se reproduisait, s'amplifiait et devenait dangereux. Plusieurs ouvriers sur les chantiers avoisinant étaient foudroyés, brulés, réduits en cendre, mais cela ne faisait pas fléchir Mayfair, elle avait sa mission et elle irait jusqu'au bout.
Les jours passaient, et elle continuait à appeler les déesses Solveig, cette déesse qui méprisait les vampires plus que n'importe quelle autre race, et la Sénéchal augmentait le ton au fur et à mesure. C'est ainsi que les éclairs, des catastrophes météorologique, des calamités s'abattaient sur la citée.
Un jour, enfin une nuit, ... Mayfair sentait pour la première fois prendre un ascendant, et cette fois elle se levait, se tenant debout les bras en l'air, une atmosphère électrisante autour d'elle se faisait ressentir. Elle se dirigeait vers le centre du choeur de la cathédrale, tout les adeptes de la citée présent pouvaient assister à la scène.
Voyant cela, le Prince d'Altaïr faisait discrètement évacuer les ducs, les chevaliers et les personnes d'importance. Enfin la Sénéchal criait, la tête regardant la clé de voute strictement au dessus d'elle ou on pouvait croire qu'elle se démembrait la tête pour être parfaitement aligner avec le point le plus haut de l'édifice.
Ô Solweig déesse du soleil et de l'énergie, briseuse de cœur et instigatrice des cataclysmes de Terra offre ton pouvoir aux vampire d'Altaïr.
De plus en plus d'éclairs foudroyant l'intérieur même du temple traversaient chacune des vitres qui étaient partis en morceau.
Ô Solweig déesse du soleil et de l'énergie, briseuse de cœur et instigatrice des cataclysmes de Terra offre ton pouvoir aux vampire d'Altaïr.
La population resté à l'intérieur prise de panique se dirigeait vers la sortie, mais la porte était close...Les citoyens couraient dans tous les sens en hurlant de peur.
Ô Solweig déesse du soleil et de l'énergie, briseuse de cœur et instigatrice des cataclysmes de Terra offre ton pouvoir aux vampire d'Altaïr.
Un éclair terrifiant entrait alors, s'étalant sur toute la surface du bâtiment désintégrant tous les êtres présents dans la grande nef, hormis Mayfair.
SOLWEIG déesse du soleil et de l'énergie, briseuse de cœur et instigatrice des cataclysmes de Terra vois ce que tu as fais ! Cesse de propager le malheur et la souffrance et offre ton pouvoir aux vampire d'Altaïr !
Et enfin...pour la première fois depuis des jours, le ciel se dégagea, l'ambiance se libéra, et les portes de la cathédrale s'ouvrirent alors.
Le Prince entrait seul, se dirigeant vers la Sénéchal.
-Alors ?
-C'est fait.
-Parfait.
Il quittait l'édifice, Mayfair quand à elle, se dirigeait vers une crypte. Elle devait maintenant se reposer.
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Gris creusait la pierre avec sa pioche, coupant à travers la roche dure de la mine avec entrain. Les squelettes étaient nombreux dans ces mines abandonnées, Il les combattait lorsqu'ils surgissaient de temps en temps avec son épée à la lame noire, balayant l'air avec des moulinets acrobatiques.
Il avait quitté le temple de Polaris pour trouver des minéraux de construction. Mais alors qu'il se frayait un chemin pour entrer plus profondément dans les tunnels sombres, il aperçu des éclairs dans le lointain, en direction de la cité des vampires.
Intrigué, Gris continua à piocher, pensif. Ces nuages filant en direction de leur ville n'étaient pas naturels. Qu'est-ce qui pouvait bien se trimballer chez eux ? Il se rappela des histoires que lui avait racontées son protecteur, aussi loin que pouvait remonter ses souvenirs. Les vampires étaient une race maléfique et avide, qui cherchait à étendre leur empire à tout prix.
Et pourtant, il avait aussi connu des vampires qui avaient cherché la rédemption, comme lui-même l'avait fait malgré son passé.
"Satané vampire !", Gris murmura à voix basse sans comprendre ce qu'il ressentait. Il secoua la tête, essayant de repousser les souvenirs douloureux remontant à son esprit. Il avait une mission à accomplir, et il ne pouvait pas se laisser distraire. Il continua à creuser, espérant trouver quelque chose qui pourrait aider Polaris à devenir la cité digne de Solweig.
Peut-être même trouver quelque chose qui pourrait aider à faire la paix entre les peuples. C'était un espoir naïf, mais Gris avait toujours été un rêveur.
Finalement, après des heures de travail acharné, Gris se décida à quitter la mine. Il rangea son équipement, prêt à retourner en ville. Mais alors qu'il remontait à la surface, il aperçu une ombre dans les rochers à côté de lui. Il se tourna rapidement, levant son arme de défense, mais ce n'était que son fidèle destrier, de retour de la Caravane.
"Tenedos, déjà de retour ?" demanda Gris.
Il se précipita vers son cheval. Une message était accroché à sa patte avant. Il rangea son épée et hocha la tête. "Très bien, je vois que tu as rempli ta mission mon cher compagnon."
Gris détacha le message et le lut attentivement. Il venait bien de la Caravane.
Mais ses pensées revinrent rapidement à la cité des vampires. Il devait avertir les siens de cette étrange tempête. Gris remit le message à Tenedos et lui donna l'ordre de le porter au consul de Polaris. Puis, il se mit en route vers la cité voisine, déterminé à découvrir la cause de cette perturbation dans le ciel.
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La lumière de Solweig vint illuminer le corps de Yanemir. Ses blessures se refermèrent et il se releva doucement avant d'être à nouveau debout. Il rouvrit les yeux et prit une grande inspiration. Il était vivant.
Que s'était-il passé ? Se dit-il.
Il était en route pour la cité des vampires lorsque en plein milieu de la nuit une silhouette sombre l'avait sournoisement attaqué. Le combat était difficile. Se fondant dans les ténèbres, son assaillant était à son avantage. Yanemir encaissa les coups tant bien que mal, il parvint à le toucher une fois et le blessa profondément au bras gauche. Mais cela n'était pas suffisant. Épuisé, il tomba à genoux et il sentit des dents s'enfoncer dans son coup. Son sang coula abondamment, sa vision se troubla et il tomba au sol. Avant de s'évanouir, il entendit une voix au-dessus de lui :
"Ahah ! Bravo Kane, c'était limite trop facile."
Puis, les ténèbres l'entourèrent.
C'était la première fois qu'il rencontrait la mort. Une sensation douce et étrange, presque attrayante. Mais sa mission en Terra n'était pas terminée, il avait encore tant de choses à accomplir.
Yanemir fit l'inventaire de ses possessions. Il semblerait que son agresseur l'ait dépouillé. Il aurait peut-être dû vider ses poches avant de partir. On l'avait prévenu que cet endroit était dangereux, mais il venait en émissaire pour enquêter sur les événements paranormaux constatés quelques jours auparavant.
Le jeune paladin récupéra le reste de ses affaires et continua sa route vers la ténébreuse cité d'Altaïr.
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Yanemir avait marché sans relâche, dune après dune. Soudain, un rochet vint briser la monotonie de ce décor désertique. Isolé au milieu de nulle part, comme si quelqu'un l'avait posé là. Quelques fougères et mousses survivaient à la chaleur, accrochées dans les infratuosités de la pierre.
Curieux, le jeune homme grimpa dessus et fit un tour d'horizon. Au loin, il pouvait apercevoir les toits noirs de la citadelle d'Altaïr. Un frisson d'angoisse le traversa. Il était proche de sa destination. Il espérait que leur accueil serait plus agréable que celui qu'il lui avait été réservé la nuit précédente.
Puis en continuant de balayer les alentours, une oasis timide tentait de passer inaperçut entre 2 dunes. C'était l'endroit rêvé pour passer la nuit. Il rejoint la région et monta son campement. Afin d'éviter tout mal entendu, il griffona une note qu'il accrocha à un arbre bien en évidence au cas où un autre des ces vampires devait passer dans le coin.
Ici dort Yanemir, fils de Philouface.
Dirigeant et émissaire de Polaris.
En mission pour rencontrer la Sénéchal Mayfair.
Merci de ne pas l'importuner, ses poches sont vides, il n'y a plus rien à voler !Il adore l'ail et en mange régulièrement, cherchez un repas ailleurs.
Il alluma un petit feu et mangea une maigre ration accompagnée d'un peu d'eau. Puis se coucha, l'esprit pas vraiment tranquille.
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Mayfair était à la citée, quelques part dans le quartier noir, elle voulait contrôler, discrètement, comme à son habitude, les enseignements qui y étaient donnés. Elle était assise, sur un banc avec des étudiants, sous une bure sombre afin que son visage ne soit pas visible.
L'éducateur après un cours très intéressant sur les capacités du corps à emmagasiner de l'énergie arcanique, vulgairement appelée à tord "foi", enchaina sur les conséquences d'un dépassement de ses limites.
D'après lui, ce trop plein de flux pouvait, selon la puissance de base du mage, déchirer un voile dimensionnel et lâcher une ou plusieurs engeances.
Visiblement, toujours d'après lui, il serait impossible de sauver le magicien, car pour vaincre et fermer ce portail démonique, il fallait rentrer dedans, et détruire le monstre maitre de ce lieu, ce qui tuerait sur le champ le malheureux, sans aucune possibilité de résurrection, puisque son âme resterait piégé dans un phylactère dans cet autre monde..
Vraiment très intéressant...
La vampire appréciait ce moment, puis elle fût interrompu.
-Sénéchal, un message pour vous.
-Si ça n'en vaut pas la peine, on va tester ta résistance au soleil malfrat !
Elle lisait la missive, et prenait une certaine satisfaction à la terminer.
Elle enlevait alors sa capuche et laissait apparaître son visage.
Un léger brou ahah se faisait entendre dans l'amphithéâtre de l'université, les étudiants étaient tous surpris et curieux de voir la Sénéchal d'Altaïr ici.
Le professeur lui était pétrifié, il perdait complètement ses moyens, en sueur, tremblant et blanc comme un vampire...qu'il était.
Mayfair descendait alors les marches, se rendant vers l'estrade et le pupitre du fonctionnaire de la citée.
Dès qu'elle posa les mains sur le bureau, toute l'assemblée se taisait.
Jeunesse d'Altaïr, écoutez bien, apprenez bien et devenez des champions d'Altaïr.
Aujourd'hui, un de nos guerriers a massacré un chef étranger en territoire de Terraylvanie.
Gloire à lui, gloire à Kane le Faucheur de Terrasylvanie !
Et toute l'assemblée se levait, et reprenait ensemble ces mots trois fois de suite.
Gloire à Kane le Faucheur de Terrasylvanie !
Gloire à Kane le Faucheur de Terrasylvanie !
Gloire à Kane le Faucheur de Terrasylvanie !
Mayfair quittait alors l'université et envoyait ce rapport au Prince Kaevann.
Plus tard, alors qu'elle travaillait dans son laboratoire à tenter de mettre en œuvre ce qu'elle avait entendu plus tôt dans la journée avec un prisonnier de race elfique qu'elle obligeait à méditer, à prier, sans cesse, sans repos, et sans repas.
Tout était fait pour que son énergie monte le plus rapidement possible, des essens horrible, une lumière bien présente, une température de haute précision pour ne pas permettre la moindre somnolence ! Tout était parfait ! jusqu'au...
Toc toc...
Sénéchal un message pour vous !
Tout le protocole était donc cassé, l'elf était déconcentré, et Mayfair due se résoudre à manger...
Encore toi malfrat ! Donnes moi ton satané parchemin. Disait elle en s'essuyant la bouche encore coulante du sang de l'elf.
Elle lisait la nouvelle, prenait ses affaires, et sortait de la ville en direction de la petite oasis bien connu en Terrasylvanie.
A quelques encablures, un groupe en patrouille avait repéré un étranger qui roupillait, la nuit, sur un territoire vampire.
D'après les guerriers, c'était soit un homme qui tentait de se suicider, soit un piège avec un pécore dont le sang était empoisonné pour tuer des vampires.
Il est bien habillé ton péon...
La Sénéchal s'approchait de ce qui semblait être une future victime de son laboratoire, puis à cotés de l'homme ronfleur, un petit gribouillis qui disait qu'il venait rencontrer Mayfair en personne.
Bah voyons...pour qui il se prend celui la. Retournez à la citée je m'occupe de ça.
Elle attendait alors debout, à quelques pas, le réveil de cet inconnu au sommeil profond.
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Yanemir avait le sommeil agité. En proie dans un cauchemar où il revivait son attaque de la nuit dernière. Ce vampire, déformé par son imagination, avait plutôt des allures d'une créature terrifiante. Ses yeux rouge écarlate, ses grognements et sa vélocité mortifiait le jeune homme. Alors que son agresseur se jetait sur lui, Yanemir se réveilla en hurlant. Haletant et en nage, il reprit rapidement connaissance.
Quelques secondes plus tard, il aperçut une silhouette en face de lui. Son sang ne fit qu'un tour. Il bondit en arrière, brandit son marteau et arma une frappe létale sur son visiteur. Au dernier moment, il retint son coup. L'intruse était une frêle femme, habillée de noir. Il l'inspecta de bas en haut et constata qu'elle ressemblait à la description de Mayfair.
Yanemir resta en garde, il ne put retenir un grognement de frustration. Il aurait bien aimé prendre sa revanche suite à sa précédente défaite. Mais son corps était encore douloureux et affaiblit par sa récente résurrection.
"Sénéchal Mayfair ?" l'interrogea-t-il en fronçant les sourcils.
Son arme trembla, il avait du mal à supporter le poids de son marteau. Il baissa sa garde et dévisagea la jeune vampire.
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Mayfair, après avoir vu ce guerrier visiblement aguerri et probablement combattant sérieux, jouer de son marteau, attendait, encore, sans bouger, la tête basse, les yeux en regard forcé vers le haut et les sourcils froncés.
Au final, qu'était il venu faire ? Pourquoi avoir pris le risque de traverser la Terrasylvanie, pourquoi avoir continué après avoir été intercepté par Kane, le Faucheur ? Finalement, elle s'était autorisé à l'écouter...pour l'instant...
Avant de prendre la parole, elle remarquait que celui ci n'était pas dans un état de forme optimal, vraisemblablement suite à son agression rondement mené la nuit précédente.
Après tout...je ne suis pas sûre du résultat, mais pourquoi pas... se disait elle.
Le soldat devant lui était nerveu et la Sénéchal préférait ne pas le faire attendre encore plus longtemps, il pourrait faire une bêtise ou perdre sa maîtrise de soit.
Sénéchal Mayfair...oui, ça dépend pour qui...
Pour commencer poses ton marteau, ou va te faire embaucher sur un chantier.
Ensuite, qui es tu toi ? Un humain qui fait un somme, pas en forme, en plein milieu de la Terrasylvanie et la nuit ?
Et enfin, que lui veux tu à la Sénéchal Mayfair ?
Après ces mots, la vampire prenait un léger sourire en coin, car elle savait bien qui était face à elle, toujours à sa place, sans bouger, faisant un simple léger signe à son escorte, un peu plus loin, pour qu'elle quitte la zone et reprenne sa patrouille.
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Yanemir baissa son marteau. Il se sentit pris d'une bouffée de chaleur, tant la honte le submergea. Il bégaya :
"Mes excuses Madame."
Il s'inclina respectueusement, avec son bras droit dans son dos pour cacher l'arme, puis se redressa.
"Je me présente, je me nomme Yanemir, fils de Philouface, fondateur et dirigeant de Polaris. Je suis venu à vous en tant qu'émissaire. Nos deux cités occupent le Nord de ce désert et nous sommes proches voisins. Vous avez déjà communiqué avec mes conseillers, mais nous n'avons encore jamais eu l'occasion de nous rencontrer."
Tout en plaçant une main sur son cœur, il ajouta :
"Sachez que c'est un honneur et un privilège de pouvoir vous rencontrer."
Il marqua une courte pause, fit rouler ses épaules pour se détendre et reprit.
"Je sais que vous êtes une femme de science et sur ce point nous nous rejoignons. Yourick était notre divinité familiale sur Gaïa, je n'ai certes que très peu de souvenir de ce temps, mais je garde cette curiosité et cet instinct pour chercher à comprendre le monde et son fonctionnement. C'est d'ailleurs ce qui a motivé ma visite en Terrasylvanie."
Le jeune homme déglutit bruyamment à l'idée de devoir évoquer ces événements.
"Mon périple pour arriver jusqu'à vous n'a pas été facile. J'ai fait la rencontre d'un Kane, qui a tenté de me dissuader de continuer. Il a bien failli réussir d'ailleurs. Mais Solweig m'a aidé à me relever et j'ai poursuivi ma route."
Soudain, pris de vertige, Yanemir s'accrocha au manche de son marteau pour garder son équilibre. Il toussa quelques fois.
"Je dois avouer que ce fut une épreuve dont je ne suis pas encore tout à fait remis. C'est une première pour moi."
Il se redressa et continua.
"Je suis venu braver les dangers de vos terres en quête de connaissance. Il y a quelques jours de cela, nos citoyens ont rapporté voir des événements étranges sous forme de condition météorologique inexplicable. Ces phénomènes nous ont conduits à penser qu'il se produisait peut-être quelque chose à Altaïr."
Yanemir plissa les yeux et fixa Mayfair. Il essayait d'apercevoir un indice sur son visage. Mais la Sénéchal restait de marbre. Néanmoins, un petit rictus au coin de sa bouche ne passa pas inaperçu. Avant qu'elle n'ait eu le temps d'ouvrir la bouche, il enchaîna.
"Mais peut être pourrions-nous nous installer plus confortablement. J'ai déjà pu apercevoir les toits de votre cité. J'imagine qu'elle n'est plus très loin. Autrement, je peux vous proposer de vous asseoir près d'un feu de camp."
Proposa-t-il en montrant le foyer où quelques braises n'attendaient qu'à être ravivées.
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Avant la rencontre entre Yanemir et Mayfair, Gris se tenait devant le feu de camp, scrutant les mots écrits sur la lettre qu'il avait trouvée. Il avait quitté sa mine pour enquêter sur les étranges événements qui se déroulaient dans les terres avoisinantes, mais cette lettre avait changé la donne.
"(...) ses poches sont vides, il n'y a plus rien à voler !"
Gris ruminait en relisant cette phrase. Il connaissait bien son souverain et savait qu'il n'était pas du genre à se laisser dépouiller facilement. Quelque chose de grave devait être arrivé pour qu'il en vienne à écrire cela.
Le feu de camp était encore flamboyant, il ne datait pas d'une heure. Mais où était-il donc ?
Le guerrier se mit en route vers la cité vampire, tentant de rattraper son suzerin qui avait de toute évidence eu la même idée que lui d'aller inspecter la ville voisine. Il était temps de découvrir la vérité, coûte que coûte.
Quelques instants plus tard, Yanemir retourna à son feu de camp après avoir soulagé sa vessie sur l'arbre le plus jeune. L'eau ne devait pas être gaspillé dans ce désert. Le destin avait voulu qu'il ne rencontra pas son compagnon.
Gris arriva devant les imposants remparts de la cité vampire. Il avait suivi la direction du vortex de nuages s'amoncelant au-dessus de la ville, sachant que quelque chose de sinistre se tramait. Les éclairs zébrant le ciel étaient une preuve de plus que qu'un phénomène étrange se déroulait.
Alors, il tenta d'entrer en contact avec les habitants de la ville en criant sa venue, espérant qu'ils l'entendraient malgré la distance et l'agitation. "Ô habitants de la cité vampire, je suis Gris, membre de Polaris ! J'ai vu le vortex au-dessus de votre ville et je viens en ami pour aider si besoin !"
Il attendit, anxieux, espérant une réponse. Mais seul le grondement lointain du tonnerre répondit à son appel. Il comprit alors que quelque chose de terrible se passait à l'intérieur des remparts et que l'aide qu'il pouvait offrir serait peut-être trop tardive. Néanmoins, il resta là, immobile, observant attentivement la ville, prêt à intervenir si nécessaire.
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Mayfair avait écouté attentivement tout le discours de celui qui était finalement le guide de la citée voisine, ce qui donnait de l'importance à cette discussion, et surtout de l'intérêt, car sans intérêt, c'est Libra qui aurait mit un point final à cette rencontre.
Tout le long de son parlé, le seigneur Yanemir devait reprendre son souffle, se tortillait un peu dans tous les sens, son état de santé lui donnait encore plus d'intérêt.
A présent, la Sénéchal pouvait répondre, toujours droite, toujours debout et immobile.
Se rendre dans la citée ? Vous n'y pensez pas...Seuls les Vampires et les Marchants y sont autorisés, ce que vous n'êtes visiblement pas.
Elle tourna alors la tête légèrement de droite à gauche, laissant entendre un petit craquement de ses cervicales.
Croyez moi, il n'y a aucun privilège à me rencontrer, seul le Voïvode Kaevann est un honneur à entrevoir, toutes fois, en effet j'ai eu des échange plus tôt avec une de vos secondes, échanges plutôt intéressant pour ma part.
Ne pouvant se cacher de voir l'état de celui ci, elle devait lui faire comprendre que s'aventurer en Terrasylvanie est non seulement pas recommandé, mais vu d'Altaïr, interdit.
En effet votre état physique me semble un peu préoccupant, je crois savoir que vous avez été intercepté par une de nos patrouilles, et les consignes sont claires, sans sauf conduit signé du prince ou de moi même, une âme non vampire sur nos terres, est laissée pour morte, après avoir été surpris par nos chasseurs.
Bien évidemment, vu votre rang, je maitrise les sorts de la déesse Solweig, et si vous m'en faites la demande, car la volonté est un premier pas vers la guérison, je serai en mesure de vous soigner rapidement, et efficacement.
Et enfin le sujet qui fâche, les signes extérieurs de ce qu'il s'est passé dans la cathédrale...Mayfair ne savait pas vraiment quoi dire, botter en touche ? ou lisser les évènements ?
Elle se joigna les mains, entrecroisa ses doigts, puis les fît craquer ensemble.
Comme vous l'avez dit, je suis adepte de tout ce qui peut toucher de près de loin à la sciences et au progrès. Certaines expériences, ont créé des pluies diluviennes, un bon point pour nos champs et nos réserves d'eaux ainsi que nos forêts, moins intéressant pour des bâtiments plus en hauteur qui ont reçu des impacts de foudre. Heureusement, Solweig à fait ce qu'il fallait pour nos blessés.
Mais merci de vous en soucier. J'en prends bonne note.
Finalement, Mayfair s'asseyait sur un rondin de bois, tombé au sol non loin des restes d'un petit feu de camp.
Elle prenait un air bien plus détendu.
Je reste auprès de vous, le temps que vous soyez en mesure de rentrer chez vous. Seul, vous serez pris en chasse, et blessé comme vous êtes...vous n'irez pas loin...
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Yanemir écouta attentivement la Sénéchal. Il pensait réussir à cacher un peu mieux son état de santé dégradé, en vain au vu des commentaires de son interlocutrice.
Le jeune paladin fut très surpris d'apprendre qu'elle était une adepte de Solweig.
Les vampires et la lumière ne font pourtant pas bon mélange ? S'interrogea-t-il.
Il fronça les sourcils.
Des expériences ? Provoquant des pluies diluviennes ? En plein milieu du désert ? Tout ceci était encore plus étrange. Se dit-il.
Alors que la Sénéchal s'installait près du petit feu, le jeune homme s'attela à raviver les braises en ajoutant quelques branchages et un peu d'air. Le feu reprit instantanément, réchauffant les deux personnages. La lumière vint éclairer Mayfair, et Yanemir put découvrir les détails de son visage. Une femme aux apparences jeune même si quelques traits indiquaient qu'elle était bien plus vieille qu'il n'y paraissait, un avantage vampire. Ses longs cheveux noirs absorbaient la lumière avec avidité et ses petits yeux ténébreux pouvaient faire pâlir n'importe qui osant la défier du regard. Malgré cet air fermé, elle avait un charme singulier qui n'était pas désagréable.
Le jeune paladin s'assit près du feu à un petit mètre de Mayfair. Il la regarda et répondit.
"Vous m'avez dit que la Terrasylvanie était interdite à tout non-vampire. Pensez-vous que nous ferons de bons voisins ?"
Il marqua une pause, puis continua sa confession.
"Je crains que l'une de vos expériences climatique puisse atteindre notre cité. Solweig nous en protégera sûrement, mais qui sait, les dieux ne sont pas infaillibles. Mon père, qui était un de ses champions, a bien disparu et nulle ne sait ce qu'il est advenu. Je ne souhaite pas miser toute ma confiance en une force supérieure. Nous ne pouvons compter que sur nous-même la plupart du temps."
Il ne put échapper un rire avant d'annoncer.
"Enfin, je ne serais pas ici si elle ne m'avait pas permis de me relever.
Nous ne sommes finalement que des pions, servant une cause plus grande."
Il resta un instant pensif, son regard se perdant dans les flammes dansantes. Puis, une vive douleur lui parcouru le dos et ses oreilles sifflèrent. Il ne put retenir une grimace et un léger grognement.
"Décidément, la réanimation divine n'est vraiment pas agréable... J'avoue être séduit par votre proposition d'un rapide soin. Si vous êtes toujours disposé à m'en accorder un ?"
Il regarda Mayfair droit dans ses yeux et faillit s'y perdre dans le noir de ses pupilles.
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Taps
Les Princes du Nord

Les chasseurs vinrent livrer des rapports inquiétant au Voïvode, des rapports qui ne lui plaisait pas du tout. Des non-vampires risquaient de gâcher la fête et se promener en Terrasylvanie à quelques jours de l’inauguration du Bal des Vampires.
Le prince d’Altaïr se dirigea de son palais des ténèbres vers la cathédrale dans un carrosse maudit au grincement dérangeant. Traversant la porte de l’éclipse, effroyable ouvrage protégeant l’accès du quartier des ténèbres, le cœur d’Altaïr.
En chemin, il prit la peine de tirer le rideau pour admirer le quartier des ducs, quasiment finalisé. Le secteur était bientôt prêt à recevoir le Bal des Vampires en tant qu’inauguration de sa magnifique esplanade. Le Théâtre des spectres dominait le fond de la place. Formidable monument en pierre noir de jais.
En changeant de côté pour ses observations, le jardin « les dents de la terre » proposait de formidable spécimens de plantes carnivores, les plus impressionnantes ayant des mâchoires capables de découper un homme adulte.
Entrant dans le quartier noir, le carrosse traversa le pont des cauchemars, le voïvode compta pas moins de 3 ailerons qui perçait la brume douteuse en contrebas de l’édifice. La cathédrale noire commençait à dévoiler ses flèches effrayantes au loin, attirant le carrosse du voïvode bien décidé à faire sonner le glas sur la Terrasylvanie. Le véhicule descendit l’avenue sainte sans s’arrêter pour recracher un prince furibond qui s’engagea sur les pavés de marbre noir à l’assaut de l’ouvrage religieux.
Il fondit sur l’archevêque qui sentit le courroux du monarque et attendit les ordres :
« Faites sonner les cloches du malheur, que les moissonneurs chassent tous les intrus de nos contrés, que les chasseurs sillonnent jusqu’à ne plus entendre sonner. » déclara le voïvode.
Quelques minutes plus tard, un son du bourdon se propageait dans l’air, glaçant.
Les portes de l’Aube, frontière entre Altaïr et le désert de Terra, cracha ses vampires bien décidés à dévorer tout intrus sur leurs chemins.
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Gris avait été surpris par l'attaque soudaine du vampire en patrouille. Il avait esquivé le premiers coup avec agilité, par réflexe il riposta avec sa lame, ses sens lui permettant de percevoir la direction de l'aura meurtrière. Grave erreur ! "Excusez-moi ! Je vous..." Il n'y avait plus moyen de calmer la rage du vampire qui continuait à attaquer, "Attendez ! Je suis..." ignorant les tentatives de Gris de lui expliquer qu'il était venu en paix. Gris était contraint de se défendre tant bien que mal, il toucha son assaillant à trois reprises.
Comprenant que la situation ne ferait qu'empirer, désemparé, Gris se demanda se qu'il pouvait faire dans cette situation. À la grande surprise du vampire, il sortit son calepin et le feuilleta à toute vitesse. Ce qui rendit fou de rage son assallant qui redoubla de violence !
Trouvé ! Page 163 :
"il y a nécessairement deux parties impliquées pour qu'il y ai une bataille".
Gris après quelques instants de réflexion décida de prendre une décision difficile. Il laissa le vampire l'embrocher de sa lame puis tomba au sol. Le vampire s'approcha pour vérifier l'état de sa victime, mais ne décela aucun signe de vie. Il finit par partir.
Une fois la patrouille éloignée, Gris se releva prestement et couru à toute vitesse dans la direction opposé. Il y avait forcément un malentendu mais il n'avait pas le temps de réfléchir à cela. Il devait quitter les lieux au plus vite laissant derrière lui les remparts de la cité vampire.
Quelques dunes plus tard, une lueur de feu de camp attira son attention. Il était de retour à l'oasis où se trouvait la lettre de Yanemir.
Ce dernier y était encore !
"Sir Yanemiiir !" hurla Gris, heureux d'avoir retrouvé une silhouette familière. Il n'était pas seul, une jeune fille l'accompagnait. Il couru à tout rompre pour les rejoindre, il se devait de les protéger du danger qui les guettait dans cette zone inhospitalière.
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Cette nuit se présentait bien, un ciel bien dégagé, presque pas de lune, un silence reposant, rien qu'un petit bruit de crépitement du feu qui réchauffait l'atmosphère.
Le paladin face à elle avait quelques questions et faisait quelques remarques tout à fait légitime...
Bien Seigneur Yanemir, fils de Philouface...Maintenant que vous le dites, je crois bien avoir connu un combattant de ce nom la...il y quelques décennies...
Elle restait assise sur son rondin, à fixer intensément les flammes devant elle, sans cligner des yeux pendant de longs instant.
Je vous rejoins sur le fait qu'il ne faut compter que sur nous même. Pour ce qui est de nos expériences, c'est le principe même de la science, des innovations se passent comme prévues, ou non et nous devons ajuster, modifier et perfectionner.
Mais même si nous sommes voisins, il y a de nombreux jours de marches entre nos villes, et seul des dieux pourraient avoir un pouvoir qui engloberait une distance pareil.
Me prenez vous pour une déesse Seigneur Yanemir ?
Elle avança alors ses mains plus près du feu...
Vous voyez ce feu, vous avez appris quelque par comment l'allumer, comment le maitriser, et comment l'éteindre. La encore, la connaissance n'est pas venu seule, un travail d'un homme ou d'une femme, en des temps aujourd'hui révolu, on amené à ce que vous ayez ces connaissances.
Et pourtant, ce peut être dangereux le feu n'est ce pas ? Beaucoup on pu dire qu'il fallait oublier cette connaissance dangereuse, mais le progrès a continué son chemin. Et nous voilà, ici, devant ce feu qui nous est agréable.
Elle prenait alors une branche sèche qui trainait au sol, puis l'embrasa lentement en son bout puis regardait la flamme gagner du chemin et laisser derrière elle un morceau de cendre, qui lui progressait.
Je considère pour ma part que le monde dans lequel nous vivons, est comme ce morceau de bois, tant qu'il ne brule pas, il n'y a aucune raison d'avoir à choisir de quel côté nous voudrions être. Pour ne pas qu'il se consume, en aucun cas il ne doit entrer en contact avec la flamme, c'est une règle simple.
Partons du principe que pour nous c'est exactement pareil, le seigneur de Terrasylvanie est seul maître de ses terres, si ses lois sont respectées, on s'éloigne de la flamme.
Elle quittait alors son rondin et s'allongeait juste de devant, reposant sa tête juste dessus, voyant bien que le paladin face à elle commençait à vraiment ressentir des douleurs qu'il ne pouvait plus cacher.
Prenez un instant, et écoutez, écoutez, n'entendez vous pas ce silence absolu ?
C'est ce que j'aime en Terrasylvanie la nuit, aucun bruit, pas même un animal qui rôde, rien, un moment de solitude intense qui permet de trouver l'inspiration pour de la recherche et du développement.
C'est alors que le silence recherché était interrompu par le bruit sourd et terrifiant du bourdon de la cathédrale noir...
Ce son signalait à toute la Terrasylvanie que le Prince d'Altaïr était en colère, lui seul avait le pouvoir de faire sonner ce glas.
Bien, il va vous falloir quitter ces terres, le Voïvode Kaevann ne fera pas de cadeaux. Asseyez vous sur ce rocher, je vais vous soigner.
Mayfair prit alors les mains du paladin dans les siennes, il avait des grandes poignées et un grande force dans ses bras ce qui ne rendait pas la tâche facile aux petites mains faibles et frêle de la vampire. Elles étaient marqués par les combats et le port de charge lourde, ce marteau devait peser si lourd.
Elle leva alors la tête en l'air, ses yeux regardait le ciel, sa tête était complètement perpendiculaire par rapport au reste de son corps, puis elle invoqua le sortilège de guérison de Solweig d'Altaïr.
Une ombre apparu alors, sortant du liens entre les quatres mains jointes, puis Yanemir fût enveloppé par cette brume sombre.
Après quelques instant, Mayfair entendait un bruit de pas qui approchait, puis dès que l'ombre disparaissait, elle pouvait percevoir...
Sir Yanemiiir !
A présent, voyant l'état de cet étranger qui semblait également avoir été intercepté par un vampire, la Sénéchal se doutait que Kaevann avait été informé, et probablement lâché les chasseurs.
Vous êtes soigné, maintenant si vous voulez vivre encore un peu, vous devez partir, rentrez dans votre ville.
La vampire se reposa sur le rondin, profitant toujours du feu, un instant encore, avant de retourner à ses responsabilités à la citée, avec un grand sourire caché en mâchouillant une petite brindille qui trainait la.
Ce sort était spécialement fait pour la noirceur d'un vampire, la Sénéchal avait hâte de savoir ce qui allait se passait, sur un humain. Ce test grandeur nature était si excitant pour elle.
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"Me prenez vous pour une déesse, seigneur Yanemir ?" Questionna la Sénéchal.
Le jeune homme ne put retenir un rire.
"Si nous êtions dans restaurant en tête à tête j'aurai pu vous donner une réponse flateuse.
Néanmoins je ne peux cacher mon inquiétude. Vous autres vampires, avez une propansion pour explorer les aspects les plus sombres du monde. Et qui sait ce qu'il peut bien s'y cacher."
Il laissa son interlocutrice continuer.
"le seigneur de Terrasylvanie est seul maître de ses terres, si ses lois sont respectées, on s'éloigne de la flamme. Conclua-t-elle.
"Ainsi donc voilà une réponse qui me satisfait. Nous ne nous aventurerons plus sur vos terres. Mais sachez que vous restez néanmoins les bienvenus à Polaris, à condition d'y respecter ses lois en retour." Termina-t-il.
La vampire prit ses aises et s'allongea. Le jeune homme, surpris, ne put s'empêcher de l'observer. Il écouta le silence décrit par la Sénéchal. Ce calme était absolu. Seul le son de la brise se faisait entendre. Il se détendit.
Soudain, un son lugubre le surprit. Au loin, le clocher d'Altaïr résonnait, ses vibrations étaient à en glacer le sang.
"Bien, il va vous falloir quitter ces terres, le Voïvode Kaevann ne fera pas de cadeaux. Asseyez vous sur ce rocher, je vais vous soigner." Ordonna Mayfair.
Yanemir tendit ses mains. La Sénéchal les recouvrit puis, droite comme un piqué de clôture, elle releva sa tête vers le ciel. Le jeune homme grimaça à la vue de l'angle de sa nuque.
Outch, tu m'étonnes qu'elle craque comme un squelette après ça. Pensa-t-il.
Puis une ombre l'enveloppa.
Yanemir se retrouva seul, au milieu des ténèbres. Une chaleur se propagea dans ses muscles et ses os. La régénération commença. Il sentit ses os se ressouder, ses ecchymoses s'estomper et ses douleurs s'apaiser. Puis la chaleur se fit plus forte. Elle commençait à devenir désagréable. Son cœur commença à s'emballer. Son sang devenait comme un acide le brûlant de l'intérieur. Il essaya de se débattre, mais son corps était comme figé. Seule sa conscience était libre. Il encaissa la vive douleur qui ne faisait que croître. La pression était telle qu'il manquait de perdre connaissance. Dans ces moments de faiblesse, il commença à se sentir à l'étroit dans son propre corps. Quelque chose grandissait en lui et le poussait. Yanemir résista face à cette étrange sensation. Par moment les ténèbres furent submergées de rouge et des éclairs dévoilaient une ombre terrifiante. Un visage déformé par la haine et la colère, hurlant de toutes ses forces. Ce visage n'était pas n'importe lequel, c'était le sien.
Le jeune paladin prit peur. Il ferma les yeux, se concentra, invoqua la force de Solweig et d'une voix forte il dit :
"Ca suffit !"
L'ombre s'évapora instantanément et la réalité s'ouvrit à nouveau à lui. Yanemir était à nouveau en pleine possession de ses moyens. Il dévisagea alors la Sénéchal Mayfair avec un regard agacé ainsi qu'une pointe d'incompréhension. Ses sourcils froncés et sa position légèrement défensive montrèrent que le jeune homme s'était senti agressé. Mais par politesse et courtoisie, il remercia la jeune vampire.
"Merci pour ce... soin." Hésita-t-il. "Vos pratiques avec Solweig sont bien différentes des nôtres. Vous fuyez sa lumière mais utilisez son pouvoir. J'ignore comment une telle chose est possible, mais elle semble bien réelle."
Yanemir vit Gris courir dans leur direction en l'appelant. Il fut soulagé de voir un visage familier. Ce périple en Terrasylvanie en solitaire était bien rude. Lorsqu'il s'approcha, il constata un trou dans son armure, au milieu du ventre.
S'était-il aussi fait intercepté par une patrouille ? S'interrogea-t-il.
"Mon ami ! Comme je suis heureux de te voir !" L'accueillit-il.
La Sénéchal les invita alors à quitter ses terres. Yanemir avait eu sa dose d'aventure pour un temps. Il hocha la tête en signe d'approbation. Puis il plissa les yeux et plongea son regard dans le sien.
Que s'était passé ? Avait-elle tenté de l'envoûter ou quelque chose d'autre ?
Il n'en était pas sûr, mais ce qui s'était passé était clairement étrange, et cela, Mayfair le savait, son expression de satisfaction ne trompait pas.
Le jeune dirigeant salua la Sénéchal et les deux Polaréens reprirent la route du retour.
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