
Au alentours du monastère du dieu crématoire apparait en fin d'après midi un chamelier solitaire, drapé de soie blanche il semble briller de milles feux au milieu du désert. Sur chacun des flancs de sa monture figure la queue noire du scorpion Ubarite, marque ostentatoire que les pirates aiment à ajouter partout sur leurs effets dans le mauvais goût le plus absolu.
L'endroit avait été, un temps, considéré pour la construction de la nouvelle Ubar, mais la furieuse montagne incendiaire, qui était son point culminant, avait rebuté les géomanciens pirates. Ils craignaient que Valdania ne prenne ce symbole comme un blasphème, pour son apparence brulante d'une part, phallique d'autre part.
Les liens entre Ubar et les habitants du monastère sont ténus au possible, rien de surprenant pour des gens qui vivent cloitrés entre eux. Chose plus singulière cependant : ceux ci ne s'étaient pas encore acquitté du tribut, de la taxe, de l'impôt sur le droit de vivre. Le manque d'éloquence de la délégation précédente avait rendu compliquées les négociations et la guerre contre le royaume d'Istharie avait finalement était mise au premier plan des préoccupations Ubarites.
Aujourd'hui cependant, libéré de la corvée Isthari, il était temps pour Ubar d'encaisser son dû.
Arrivé à portée d'arbalète des portes de l'édifice le grand Judas s'annonça lui même, d'un souffle puissant dans son karnaï de bronze. Il n'était pas accompagné et dû lever la voix pour détailler la raison de sa venue :
Ahi du château !
M'entendez vous ?
Le conseil de la grande Ubar m'envoie réclamer son dû. Nous avons déjà eu matière à discuter il y a dix jours, je serai horrifié que nous ayons à discuter d'avantage.
Il sonna à nouveau dans son instrument comme pour signaler qu'il en avait terminé.
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