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Alors qu'Ortanko revenait d'un raid qui lui avait paru durer une éternitée, un personnage encapuchonné sentent l'encens vint à sa rencontre.
L'odeur de se péon ne le trompant pas, Ortanko reconnu un croyant, il se mis directement en garde face à o'inconnu et sorti de leur fourreaux dagues et épées.
Ola! Ola! Dit l'intrus pris d'une panique soudaine. Je vous en congure ne me tuez pas avant d'avoir entendu ce que j'ai à vous dire!
Grumpf? grommela Ortanko stoppé dans son élan.
Permettez moi de me présenter, je me nomme Longinus je suis l'homme à tout faire d'une de vos ancienne ennemi, la Sainte-Maude. J'ai entendu parler de vos ... hmmm... exploits d'antan dans des Pubs et auprès de ma maîtresse et j'ai décidé de venir vous quérir pour un travail. Nous sommes mon clan et moi, perturbés depuis un certain temps par un clan d'apostat vénèrant des Dieux inconnus. Je viens quérir votre aide pour mettre à bas ces imposteurs qui se font nommés L'Ordre du Feu secret.
Ortanko ne répondit pas et continua d'écouter ce jeune homme bien imprudent.
Sachez Monsieur le Fléau, que les récits qui sont racontés sur vous ne sont pas au niveau de ce que je peux voir en ce moment, votre prestance et votre carrure sont grandement minorisés dans ces récits (HRP je m'auto badigeonne c'est plaisant xD).
Dame Maude n'est pas au courant que je suis venu à votre rencontre mais sachez que depuis vos affrontements elle est devenue agressive envers les païens et à choisi Libra comme divinité personnelle.
Ortanko ne répondait toujours pas mais rangea ces armes dans leurs fourreaux et esquissa ce qui s'apparentait à un sourire moqueur.
Je pose devant vous Monsieur le Fléau un paiement d'avance pour vos services, et si vous refusez considérer ce paiement pour le temps passer à m'écouter.
Sans demander de réponse, Longinus tourna les talons et s'en alla à vive allure.
Curieux personnage pensa Ortanko tu m'étonnes qu'il vienne me chercher, qui peut il taper celui-là. Je vais accepter cette offre, je pourrais voir la tête de la Sainte se figer quand elle me verra rejoindre ses rangs
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Ortanko pris contact avec les membres de son clan et s'aperçut vite que plusieurs d'entre eux avaient également été quémander. Il se dirigea donc vers cet Ordre dont ils avaient découvert l'emplacement il y a déjà fort longtemps.
En arrivant sur les lieux Ortanko eu la surprise de découvrir une toute petite citée apparemment sans histoire dont deux habitants discutaient et rigolaient devant un feu devant les portes de la citée. D'expérience Ortanko avança prudemment vers eux pour écouter.
Antarès ? dis l'un deux en s'adressant à son ami Deux polaris discutent devant un bar, la porte s'ouvre, que'est ce qui sort?
Voyant le dit Antarès réfléchir, Ortanko en profita pour se jeter sur lui et le tua sans demi mesure. Après le méfait le deuxième personnage s'approcha en courant de son ami mort et lui dit apeuré avant qu'Ortanko ne lui lance le sort de Libra : C'est un pirate, c'est un pirate qui sort du bar!!!!
Oranko esquissa un sourire et se jetta immédiatement sur l'amie d'Antares, malheureusement son état de fatigue ne lui permit pas de le tuer mais il releva son emplacement et envoya un de ses amis pirate finir le travail.
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Le Saint-Siège

Sainte-Maude avait bien réfléchi et, avec le temps, en était arrivé à une conclusion dont elle avait bien conscience qu’elle aurait surpris plus d’un des dirigeants de Terra : Longinus n’était pas un imbécile.
Pas qu’elle ait jamais considérée l’homme comme tel. Une longue – si maintenant lointaine – expérience dans la crasse des bas quartiers d’un empire lui avait appris à apprécier les laissés-pour-compte dans leurs apports et leurs méthodes. N'était-ce pas eux qui avaient fait d'elle une sainte ? N'était-ce pas pour eux qu'elle avait brûlée, sur l'immense bûché, une fois l'Empire effondré, une fois ses frontières étendues ? Une fois que la réaction des temples et des royaumes, horrifiés de l'avènement de la nouvelle sainte, s'était abattue sur elle ?
Longinus était comme ceux-là. Ses premiers templiers.
Ce qui l’avait surpris, cependant, c’était de voir l’adaptabilité d’un être plutôt porté vers le confort, et la grande capacité de progression de celui qui grimpait, pas à pas, les marches de l’administration par la plus simple vertu du fait qu’il se moquait bien de ses jeux de pouvoir. Longinus traversait tout cet univers auquel il n’appartenait pas, incarnation d'un appât du gain presque naïf. Ainsi le voulaient les dieux, très manifestement.
Au final, considérait Maude, tout chez lui était expression de l’opportunisme. Un opportunisme limité autant qu’exprimé par sa façon d’être. De tout ses hommes il était l’un des plus utiles, de tout ses outils l’un des plus affûtés. Et si elle ne pariait pas sur sa loyauté, elle considérait platement qu’il était plus fréquemment que d’autres « l’homme de la situation ». Elle le traitait comme tel. Et si les nuances dans son appréciation de ses proches ne semblaient pas évidentes, pas même à ceux-là, elle se disait qu'il devait bien réaliser être des privilégiés.
Aussi ne lui avait-elle pas caché ses plans. Lui plus que tous les autres pouvait les comprendre : il y avait, chez la sœur de tout les croyants, un opportunisme différent, mais tout aussi vivace que chez son compagnon. Les mots furent dits sans détour.
« Nous allons faire appel à Ubar. »
Elle aurait aimé dire "utiliser", mais les pirates auraient eu cette formulation en horreur. Même en leur absence, elle préférait éviter de les offenser.
« Ce qu’il nous manque en moyens militaires, nous pouvons le louer. Après quoi, la suite s’écrira seule. S’ils respecteront nos règles et les limites de nos guerres ? S’ils sauront combattre et se coordonner avec nos hommes ? Cela dépendra de leur niveau de professionnalisme. Nous allons pouvoir en juger. »
En d’autres termes, toute cette opération revêtait la forme d’un grand test grandeur nature. Un exercice conjoint entre les templiers du Saint-Siège et les clans ubarites. Le Feu secret était bien la seule société du désert représentant une cible adéquate : si tout se passait comme prévu, personne ne pleurerait l’assujettissement d’un ordre mécréant et isolationniste. Et s’il y avait des débordements ?
Et elle constata de la perfection de la situation avec un sourire froid, incapable de déterminer si les dieux guidaient sa main, ou si le plan était simplement bien fait.
S’il y avait des débordements, personne ne les pleurerait, et pour les mêmes raisons. L’ordre, en refusant l’autorité d’Axis Mundis, avait permis à cette dernière de justifier toutes les mesures nécessaires à son armement.
« Nous avons maintenant une armée, cher ami... »
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Des tentes, du sable, plus d’une semaine d’attente et, inévitablement, l’accumulation des troupes.
À ce stade si les serviteurs du feu secret n’avaient pas compris ce qui allait suivre, c’est que leur silence n’était pas marque d’isolationnisme, mais de bêtise. Ce dont doutait fermement la Sainte vivante. Elle le savait, on pouvait mépriser son ennemi pour ce qu’il était, mais il ne fallait pas le considérer comme parfaitement imbécile avant d’en avoir reçu une preuve formelle. Cette preuve, en un sens, elle l’avait déjà. Mais une espèce de charité naturelle, d’expression tordue de son amour pour tous les êtres, lui faisait considérer que le fanatisme de ses ennemis était moins marque d’imbécilité que de sincérité. Et ça elle pouvait le respecter, au moins.
Car lorsqu’elle avait demandé que l’on écrive au Feu Secret pour leur apprendre la tenue prochaine d’une inquisition, l’ordre monastique avait insulté le Saint-Siège. Car lorsqu’elle avait demandé que l’on insiste, que l’on annonce sa venue, l’Ordre Monastique l’avait incité à repartir.
Et s’il y a bien une chose que le désert allait finir par apprendre sur elle, c’était qu’au-delà de tout le reste, aucune porte ne saurait la retenir. Alors on avait sonné le rassemblement des guerriers. Et les maigres forces de la mission inquisitoriale installée autour de la montagne Vigilante avaient migrées plus au nord, jusqu’aux ruines d’Isthar, attendant le rassemblement des troupes, attendant de pouvoir s’élancer au combat. L'inquisition aurait lieu, avec ou sans l'accord des suspects.
D'ailleurs il y avait déjà eu quelques morts. Elle le savait. Des raids sous les murs. Des attaques menées par les auxiliaires ubarites. Maude s’était installée en haut d’une petite formation de pierre, sous un parasol et entourée de sa suite, et avait observé avec des lunettes comment cet Ortanko, tueur immortel dont la venue lui rappelait quelques agréables rêveries de violence, échos de son passé, avait tué, sans hésiter, avec l’efficacité irrationnelle d’une bête sauvage, deux des apostats. La qualité du service était satisfaisante. Elle pria pour l'âme des victimes.
Arrivée à Isthar, la Sainte s’était murée dans un silence contemplatif et morose. N’avait-elle passé quelques années d’exil dans cette ville honnie ? Cité pathétique dont les habitants avaient tentés en vain d’éliminer Sanctuarium, sa première œuvre pour le désert ? Mais n’y était-elle pas retournée pour prêcher et, plus important encore, prendre soin des derniers jours d’une amie ? Elle n’associait rien de positif à Isthar. Cette ville était la maladie-même, et elles et ceux qu’elle avait estimé en son sein n’étaient que les prisonniers d’un mensonge. L’effondrement du Royaume avait été pour elle comme une joie perverse. Qu’en restait-il, maintenant ? De vieux souvenirs. Un goût de sang sur la langue. La cicatrice d'un vieux mal.
Elle pria sur quelques temples. Constata de l’État des ruines. Quitta les lieux pour le sud quand l'officier responsable de sa cohorte confirma le rassemblement de la troupe terminée. Direction le sud.
Les jours qui suivirent furent ceux de cette excitation frustrée. Cet avant-bataille que l’on connaît bien. On voyait les forces auxiliaires s’accumuler dans le grand désordre ubarite. Nul ne savait vraiment qui venait participer à la tuerie, qui était là part hasard, mais le campement s’étendit jusqu’à former comme une petite ville éphémère, aux quartiers bien délimités selon les clans et les cohortes du Saint-Siège. Puis un messager annonça à Maude que la seconde armée était en place, plus à l’est, prête à prendre l’ennemi à revers, et elle demanda que l’on fasse bientôt sonner le cor.
« Vous allez vous battre, madame ?
– Quel est le sens de cette question ? »
Sous la grande tente de tissus blanc, les aides de camp se pressaient, ajustant avec soin son armure, s’assurant qu’il n’y avait pas de frottements, que tout tiendrait au moment fatal. La femme exaltée leva le menton pour laisser sa dame de compagnie vérifier la sangle qui maintenait son casque et les mailles qui protégeaient sa nuque.
« Nous avons assez d’hommes pour mener l’assaut. Surtout avec ces pirates.
– Les hommes des clans forment un bel ensemble, indéniablement. Où est ma Fureur ? »
Un acolyte se plaça cérémonieusement face à sa maîtresse, s’inclinant tout en lui présentant un macuahuitl d’obsidienne sertie de pierres. L’arme fut saisi, la sainte l’observa. On avait dû la renforcer, elle le sentait dans son poids inhabituel. Son dernier combat contre des squelettes avait fissuré la garde. Un mauvais coup, envoyé avec trop de férocité contre une armure. À sa décharge, pensa-t-elle sans ressentir quoi que ce soit, l’armure s’était brisée sous l’impact. Puis les os. Puis la créature dans son ensemble, qui avait rejoint le sol. Ce qui faisait de ce mauvais coup un excellent coup, au moins du point de vue de la réalisation de son objectif.
« Alors, Sophie. Pourquoi ne tuerais-je pas nos ennemis ?
– Je… M’inquiète pour votre sécurité. »
C’était sans doute un mensonge. Au moins partiellement. Mais peut-être eut-il était inadmissible pour les habitants du siège que leur papesse soit blessée ou tuée.
Car son armure était désormais parfaitement ajustée, Maude inclina la tête et invita d’un geste les acolytes à quitter la tente.
« Ne vous inquiétez pas pour ma chair, inquiétez-vous pour leur âme. »
Dehors, le cor sonna. Ce fut comme un coup de fouet. Une déflagration dans ses muscles, une chaleur prodigieuse qui remonta ses veines et ses artères. L’adrénaline. Elle eut un sourire absent, qui lui aurait fait peur, si elle l’avait vu sur une autre en pareille contexte.
« Les dieux sont avec nous. »
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Le Saint-Siège

Il y a des batailles qui durent des jours entiers, d’autres qui ne prennent qu’un instant. Et de la fatigue des corps, le chaos généralisé, la férocité, la violence, et l’abandon de la raison, reste généralement peu de souvenirs. Une suite confuse d’images, de saveurs, la sensation de la sueur, des muscles endoloris, des blessures. De la chair et des os qui se brisent sous un coup, des ordres aboyés, des retournements dont on a à peine conscience.
Et on garde de l’ensemble moins qu’un souvenir. Une impression. Pour Maude il s’agissait avant tout de la changer en certitude.
Chez elle, ce serait celle de la victoire. Et celle, plus troublante et ténue, du plaisir. Elle avait pris un plaisir indéniable à la prise du Monastère.
Lorsqu’on avait sonné le cor, les thuriféraires avaient déjà distribué et lus les pamphlets qu’elle avait écrits. Ceux-là s’éloignaient radicalement du style propre au Saint-Siège, car elle souhaitait surtout s’adresser aux clans d’Ubar, et qu’ils venaient pour beaucoup profiter du banquet de sang et de violence qu’elle offrait au Désert, sans bien concevoir la nature proprement sainte de la mission. Tout de même, se basant sur les informations à sa disposition, elle avait rédigé un pamphlet par campement, une rhétorique adaptée aux pirates, mais passant à chaque fois les mêmes informations essentielles. Des instructions.
Pas de viols. Pas de meurtres de civils désarmés. La gestion de l’occupation se ferait par des administrations du Siège, qui assureraient que l’impôt des victorieux soit justement réparti en fonction des recommandations des leaders des deux camps. Pillages autorisés dans les coffres et banques de l’ordre même. Dégradations acceptées : les lieux sains de cette communauté ne l’étaient que dans l’esprit égaré de ses prieurs.
Maude émergea de sa tente vêtue de son armure, repérant de loin quelques pirates qu’elle souhaitait absolument observer au combat, la position de Longinus et de sa cohorte et, portant son regard dans le lointain, la position supposée de l’armée de l’Est, où devait se trouver Énée, Hawl et encore quelques autres auxiliaires pirates.
Et droit devant elle, les feux immenses du mont Vigilent. Une vision de chaos et de beauté pure qui transperçait la nuit comme un phare offert par les dieux. Une idée lui vint : pourrait-elle le renommer ? Mont Maude. L’allitération ne lui plut pas particulièrement, elle décréta l’idée inepte.
« Cela étant dit, », commença-t-elle après avoir gardé le silence, « nos ennemis savent déjà que nous venons. »
Et, dans une copie parfaite des stratégies du vieil empire dont sa première vie avait sonnée la fin, elle leva un bras, poussa un hululement sonnant comme un rappel, et se mit en marche au rythme d’une fanfare militaire qu’elle avait tenue à avoir dans sa proximité directe. Pas qu’elle ait la moindre illusion sur la capacité d’un orchestre à canaliser les charges ubarites, mais elle, pour sa part, fonctionnait par ordre. Ses légions, si maigres, voulaient s’illustrer par leur organisation minutieuse, leur méthode militaire et, c’était peut-être l’aspect le plus important, leur panache. Puisqu’Ubar allait tuer pour elle, le Saint-Siège pouvait bien parader aux yeux de tous ! On se souviendrait au moins de sa splendeur. Tout était politique, ici plus qu’ailleurs. Tout était communication. Cette victoire même serait certes celle des croyants sur les apostats, mais aussi l’opportunité de faire valoir la force du Siège, de tester la coopération avec ses "mamelouks", d’envisager de nouvelles doctrines militaires permettant de contourner les limitations démographiques de son domaine.
« La guerre n’est que la continuation de la politique par d’autres moyens, » glissa-t-elle à Longinus durant le trajet. Et sans attendre de réponse ou expliquer son propos, elle indiqua la montagne, qui luisait.
« Vous vous souviendrez peut-être m’avoir demandé de ne pas m’abaisser à travailler avec les citoyens du siège ? Je vous demande pour ma part de garder votre tête à sa place, et de célébrer cette victoire avec nous autres, plutôt qu’à la pyramide, entouré de nos victimes. Si cela vous convient. »
Puis on arriva en vue des portes, et on sonna la charge.
Et de la suite, elle ne garda qu'une certitude. Celle de la victoire, donc. Et aussi du plaisir. Sur sa lame le sang d’Antarès, le Saint Père des apostats qu’elle avait écrasés. Le bois du macuahuitl était à nouveau brisé. Le coup avait-il été si puissant ? Lorsque plus tard elle tentait de se remémorer le combat, les souvenirs lui revenaient comme un nuage d’excitation. Elle avait vu l’homme, se dressant au-dessus des portes brisées. C’était comme si un couloir s’était ouvert d’elle à lui, pour le rejoindre au milieu de la mêlée. Ce qu’elle avait fait, prise d'un extase quasi-mystique. Elle n'entendait plus les coups, n'était plus menacée par les flèches. Se sentait, de tout son être, en mission.
« Implorez leur pardon, parce que comme eux, je ne vous hais point ! »
Puis l’homme ne s’était pas rendu, et elle avait frappé. Frappé encore. Elle avait peut-être intimé l’ordre qu’il tombe à genou et prie. Ou bien l’avait félicité pour sa résistance, sans bien savoir si elle le pensait, ou si cela se voulait sardonique. Puis elle avait frappé une fois de plus.
« Retournez ! »
Et une seconde fois, brisant l’arme, heurtant profondément la chair, entre l’épaule et la nuque.
« À l’amour ! »
Et un dernier coup, celui qui avait fait craquer les os de son ennemi, le bois de son arme, déchiré sa viande comme du papier, de la clavicule au bassin, et déversé du sang chaud sur le sable.
« Des dieux ! »
Puis un éclair de magie, et l’âme fut expédiée à la pyramide par l'action de Libra, dont elle était l'une des championnes.
Elle avait dû prendre appui sur le corps pour en extraire son arme, et, car la bataille se finissait et que les défenseurs n’étant pas morts ou retranchés dans quelques bâtisses bientôt incendiées se rendaient, elle la tendit à un acolyte, pour qu’il la nettoie. Retirant son casque pour que le peuple vaincu puisse voir son visage, elle indiqua à ses hommes d’assaillir le centre de l’administration monastique, et se dirigea vers la montagne.
Le sang rouge, se dit-elle, se mariait bien au noir de son uniforme et au blanc de sa peau. C’était d’ailleurs la couleur de ses robes civiles.
Tout cela, au final, était intensément satisfaisant.
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Solweig
l'Ordre de la Montagne Vigilante

Plus tôt dans le Temple de la Montagne Vigilante, à quelques lieues des murs d'enceinte.
Un initié arriva en courant, suant et pantelant d'avoir traversé une telle distance en si peu de temps.
- Prieur ! Prieur ! Les les – le souffle lui manqua.
- Les armées ennemies sont à nos portes – compléta simplement Antarès.
L’initié resta sans voix, comme il reprenait bruyamment son souffle.
- Comment…
L’interrompant, en levant la main, Antarès ferma les yeux, et tourna lentement la tête vers le nord, où se trouvaient leurs portes, et sans doute leurs ennemis. Il resta un instant comme cela, et se rendit au prieuré, où tout le monde s’était rassemblé au son du tocsin. Depuis l’autel, il prit la parole en ces termes :
- Une poignée d’inquisiteurs dérisoires, sans doute les mêmes que ceux qui sont restés devant nos portes closes comme un chien qu’on punit sous la pluie il y a quelques semaines, les bataillons du Fléau, ceux de Basarad Ban – il pencha la tête – d’autres pirates que je ne connais pas même de nom. Ils campaient au nord et à l’est depuis quelques jours, ils sont prêts à nous attaquer vraiment cette fois-ci.
- Comment voulez-vous que nous procédions ? Demanda l’initié
- Les pirates laisseront les inquisiteurs faire leurs ongles sur les portes, je doute que ces soi-disant religieux sachent se battre, quand les portes tomberont… Ils feront j’imagine leur véritable entrée en scène pour nous tuer jusqu’au dernier.
La foule sembla horrifiée.
- Mais nous n’allons pas nous battre ? Vous voulez que nous restions là à les attendre ? Interrogea un jeune moniale.
Antarès plissa les yeux et regarda la jeune femme qui semblait au dernier cran de la peur panique.
- Nous allons nous battre, nous défendre, mais n’espérez aucune victoire au sens guerrier, ils ont le nombre, nous ne ferions que retarder l’inévitable. Ils pilleront nos réserves, ils ne méritent rien d’autre, Sainte-Maude repartira bredouille de la seule chose qu’elle est venue chercher ici. Elle ne connaît pas mieux la foi qu’une poule qui mange du grain ne connaît l’agriculture. Son abaissement à faire appel à des mercenaires pour donner à ses arguments le poids qui manque à ses prières est un aveu d’échec qui retentira dans le désert entier. Sans doute eût-elle été plus avisée de nous laisser en paix.
N’ayez craintes mes frères et sœurs, nous sommes l’Ordre du Feu Secret, nous sommes la Montagne Vigilante ; qui ici se souvient du Verset de l’Eau, qui nous enseigne la nature de Valdania ?
Une marée de main se leva de la foule. Antarès en désigna une :
- Qui vient troubler l’eau tranquille, comme trouble Valdania, ne récoltera que l’agitation et la colère !
La foule acquiesça.
- Très juste, qui ici sait ce qu’il se passe quand on trouble le sommeil d’un volcan ?
Les voix fusèrent, gagnées d’une soudaine ferveur :
- Il explose !
- Il crache le fer ! Le feu ! Le souffre !
- Tempête de flammes et torrents de lave pour punir les scélérats ! – cria une voix enfantine, citant les saintes écritures.
Antarès leva les bras. Le silence revint. Il sourit à la foule sans rien dire.
- Écoutez vous donc ! Que se passe-t-il quand on trouble un volcan ? - Il laisse l’attente s’installer quelques secondes puis reprit d’une voix forte : ABSOLUMENT RIEN !
La foule resta muette avant d’éclater de rire puis de faire à nouveau silence.
- Nous sommes le volcan, que peuvent une poignée de mécréants qui viennent gratter la roche de leurs ongles nus ?
Méritent-ils notre colère ?
Non mes frères, le Volcan choisit seul le moment de sa colère,
Oui, " Tempête de flammes et torrents de lave pour punir les scélérats ! "
Quand nous en aurons décidé ainsi. Les jérémiades du Saint-Siège ne méritent pas une fumerole !
Un grand fracas résonna non loin. La première porte était tombée. La foule fixait à présent la seconde avec appréhension, mais la peur avait disparu.
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Libra
Le Saint-Siège


Des étendards noirs flottaient au-dessus de la forteresse-monastère. L’œil d'Axis Mundis scrutait le vide, battait au vent, semblait prolonger la nuit en cette première aube depuis la prise de la cité. Et se dessinant nettement au pied du plus grand des étendards, sur une estrade que l’on avait montée pour l’occasion, manifiée par toutes les méthodes de la propagande du Saint-Siège et vêtue d’un uniforme cérémoniel rouge, complexe comme une promesse de civilisation, Sainte-Maude. Si certains des occupés l’appelaient déjà la sorcière, il s’en trouvait quelques autres pour lui trouver des airs de papesses, et d’autres, plus nombreux peut-être, plus silencieux sans doute, des airs d’impératrice.
C’était bien l’idée qui avait orienté les décisions des propagandistes, sur les instructions de Maude. Celle-là était plongée dans ses pensées, n’affichant rien d’autre que la saine détermination des juste victorieux. Tout était politique. Son esprit était loin de la calme contemplation qu’elle professait à ses fidèles. Elle n’avait pas le privilège d’arrêter de penser.
Combien parmi cet ordre étaient-ils de vrais hérétiques ? Combien n’étaient pas, simplement, des âmes perdues, ayant rejoint la première illusion de civilisation venue ? Vendus leur âme pour un toit, un âtre, à manger, à boire? La sensation d’une vie ? C’était à eux qu’elle devait s’adresser, principalement. Et les autres, elle finirait bien par briser leur volonté, et les ramener, par petits bouts, à l’amour des Créateurs. Elle saurait les reconstruire. Les sauver. Les ramener à la lumière.
Elle s’adressa à la foule. C’était son milieu naturel. Les souvenirs d’une autre vie refluaient comme des parfums d’enfance. Elle avait été tribun. Elle avait parlé toute sa vie à la foule. L’exercice ne changeait pas, que l’on soit sur une estrade de la cité impériale, ou sous le plus haut sommet de Terra.
« Fidèles troupes des Dieux ! Auxiliaires d’Ubar ! Peuple du Feu Secret ! Amis de notre sainte révolution, ici-même et par-delà le désert, écoutez !
Je me tiens devant vous, cheffe de guerre victorieuse par la grâce de nos armes et de nos alliés, porte-parole d’une vérité divine ! C’est avec une grande joie et une profonde conviction que je viens vous rendre compte d’une grande nouvelle, de l’accomplissement logique de l’Histoire ! De notre victoire sur l’apostasie !
L’Ordre du Feu secret, connu pour sa quête de connaissances et sa dévotion trompeuse envers quelques aspects seulement du domaine de nos Créateurs, est maintenant inclus dans le domaine de notre foi, que le Saint-Siège a l’insigne-honneur de présider. Cette victoire, nous la devons en partie à l'aide précieuse des vaillants fidèles et mercenaires ubarites, dont la force et le courage ont été un allié indéniable dans la restauration de l’ordre et de la vérité.
En pacifiant le monastère de l'Ordre du Feu secret, nous ne cherchons pas à écraser ou à détruire, mais bien à accomplir ce qui devait être, à réunir les forces qui ont toujours aspiré à un objectif commun : la recherche de la lumière divine. La sagesse et le savoir accumulé par l'Ordre au fil des années doivent être intégrés à notre grande famille de la foi, au corpus des connaissances, et analysés à la lumière des véritables dieux. Nous devons avancer ensemble vers une compréhension profonde de la volonté de ceux qui nous ont ramenés à la vie, et continuent encore à le faire.
Nous devons comprendre que cette inclusion n'est pas une simple prise de pouvoir, les affaires matérielles sont celles des roitelets et princes. Elle est une opportunité de croissance et d'évolution pour tous. L'Ordre du Feu secret apporte avec lui des connaissances, des traditions séculaires et une ferveur spirituelle qui enrichiront le domaine de la foi, si elles sont mises au service de la Vérité. En établissant leur assujettissement au Saint-Siège, nous garantissons que leur savoir ne sera pas perdu ni dénaturé, mais utilisé de manière responsable et en accord avec les préceptes sacrés qui guident nos vies.
Car il faut faire du désert un jardin ! Car cette mission est assez grande pour justifier la conquête des infidèles mais aussi, surtout, leur pardon.
Ensemble, nous bâtirons un avenir où la foi, l'intelligence et la recherche de la vérité se fondent harmonieusement. L'Ordre du Feu se voit offert une chance unique. Celle de devenir, enfin, une source d'inspiration et un exemple pour tous les fidèles qui aspirent à une plus grande compréhension du divin. Ensemble, nous pourrions surmonter les obstacles qui se dressent devant nous, dans un monde souvent troublé et incertain.
Car les conclusions qui s’imposent à nos esprits sont servis par une force militaire capable de soumettre la réalité, et que vous avez, en fait, le choix entre un avenir de richesse, de gloire, mais aussi de confort matériel spirituel, et un avenir semblable à l’après-vie, où les légions fidèles assureront que jamais l’apostasie ne puisse se répandre. »
Elle balança sa main sur le côté, et leva le menton. L’exemple d’aujourd’hui aurait raison des faibles, de ceux qui doutent, mais aussi des pragmatiques. Les autres devraient sans doute encore être soumis. C’était, hélas, son fardeau. Elle reprit d’une voix plus douce, maternelle.
« Que cette victoire serve de rappel à tous les croyants, partout dans le monde, que lorsque nous nous unissons, aucun obstacle n'est insurmontable. Que cela soit une invitation à embrasser l'ouverture d'esprit et à chercher la vérité dans chaque recoin de notre existence. Que notre exemple rayonne, illuminant les esprits et réchauffant les cœurs de tous ceux qui cherchent la voie de la foi.
En tant que cheffe de guerre et papesse du Saint-Siège, je vous promets de guider cette nouvelle alliance avec sagesse, humilité et dévotion. Ensemble, nous construirons un avenir où la foi et la connaissance se fondent en une symphonie divine, où l'Ordre du Feu et le Saint-Siège marchent main dans la main vers la vérité éternelle. Car l’alternative est la mort, mes frères et sœurs. La mort. Mais pas pour nous. »
Un sourire compatissant, mais qui voile à peine sa menace.
« Que les Dieux nous guident et nous bénisse tous. Que tous ceux ayant pris part à cette mission salvatrice se voient récompensés pour leur ferveur. Le cri de la Foi d’aujourd’hui, c’est un cri de justice et c’est un cri de victoire !
Cela est, car cela doit être ! »
Puis un orchestre, toujours le même, qui ponctua la fin du discours de quelques envolées mélodieuses puissantes et, car tout discours devait être suivi d’une grande messe populaire, se réorganisa une fois la victoire de la foi actée par la musique, pour jouer quelques morceaux festifs. On avait organisé cette cérémonie-festin où les victorieux et les vaincus devaient se réunir autour de la nourriture et de la discussion, comme pour acter une réconciliation forcée. Un moyen, aussi, de récompenser les soldats, de trouver l’identité des réfractaires qu’il faudrait faire surveiller, d’initier l’évangélisation des apostats. Quoi qu'il en soit, et parce que les défenseurs ne seraient pas de retour avant encore plusieurs jours, on changea le monastère en salle de fête.
- 4

Byurus allait de surprise en surprise. Il avait vu les fanatiques du feu secret mourir le sourire aux lèvres, certains avaient même baissé les armes et entonné un fervent "Ma flamme ne sera pas soufflée car elle est éternelle" avant de se laisser tuer.
Lui qui professait un profond attachement aux choses matérielles, voir ces hommes et ces femmes faire preuve d'un détachement même face à la mort le révulsait.
Heureusement pour lui, la réincarnation ne concernait qu'une petite partie des habitants de Terra. Les apprentis eux étaient terrorisés.
Ceux-ci avaient tous été rassemblés devant deux maisons et Byurus se tenait entre eux et les maisons.
Bon !
Je ne sais pas ce que les types du feu secret vous ont mis dans la tête, mais certainement beaucoup de bêtises.
Derrière moi, il y a deux maisons, vous les voyez bien ? La première est la maison du feu secret, la seconde celle de Valdania.
Alors qu'il prononçait ces mots, une épaisse fumée noire sortit de la maison de droite et une pluie extrèmement localisée s’abattit sur celle de gauche.
Vos maîtres ont certainement tenté de vous farcir le chou avec les soi-disantes qualités du feu, mais je pense qu'au fond de vous, le doute est toujours présent et c'est ce qui vous sauve de l'hérésie.
C'est pourquoi aujourd’hui, je vous laisse le choix. Rejoindrez-vous la maison du feu secret ou bien celle de Valdania ?
Un apprenti sortit fièrement du groupe et s'avança vers la maison embrasée.
A peine la porte passée, des cris s'élevèrent. Une torche humaine ressortit presque aussitôt et courut vers la maison concurrente puis se jeta dans l'une des nombreuses flaques à proximité.
Byurus resta silencieux pendant que les apprentis firent leur choix.
Tous choisirent Valdania.
Même si toute la cité n'avait pu être convertie, ce jour resterait dans les esprits comme une grande victoire pour la vraie foi.
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Libra
Le Saint-Siège

- Il faut faire cramer les fous du feu !
C'était une phrase simple, nette et plaisante, la voix de la cheffe Maude chantant presque ces quelques mots. C'était du moins ce que Longinus avait conclu de la réunion sur l'Ordre du Feu Secret. N'ayant rien écouté lors de la séance, il était difficile de comprendre tous les tenants et aboutissants de cette guerre, mais Longinus s'en fichait. Enfin, il pouvait taper avec autre chose qu'un marteau.
Bon, il avait quand même bien compris qu'un certain Antarès et sa bande priait un faux dieu, ou le feu, ou un volcan ou quelque chose de ce genre et que cela ne plaisait pas trop au Saint-Siège. Une lettre avait été envoyée à l'Ordre du Feu Secret pour discuter de cette dôle d'affaire, Antarès n'avait plus qu'à les balourder pour être tranquille. Pourtant, ce dernier refusa la visite amicale proposée et insulta même la cheffe Maude, quelle drôle d'idée. Un petit mensonge ou même un petit mot poli aurait pu éviter l'attaque, peut-être que leur chef était idiot, fou et borné. A moins que la vie trop longue sur Terra fasse tourner la tête à certains, les rendant réfractaires à la diplomatie, voilà qui expliquerait bien des événements récents.
M'enfin, tant mieux, le Saint-Siège pouvait partir en guerre comme ça. Malheureusement, les troupes dans la capitale étaient bien peu nombreuses, la ville étant sans doute trop peuplé de fonctionnaires. Sans armée, il était impossible de faire plier les fous du feu, mais avec des mercenaires tout devenaient possibles. Etre voisin d'Ubar avait finalement des avantages et il était si facile de discuter avec ces charmants pirates ! Le Gros Judas donna les informations, Ortanko fut engagé (avec un étrange panache), Lord Bonniface se joint à eux avec plaisir, simplement pour l'amour du combat (les autres suivirent sans doute pour les mêmes raisons).
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Puis, l'attaque eut lieu. Un événement bien flou pour Longinus. Il aida à faire tomber les portes et à taper sur plusieurs personnes : tous ceux qu'il ne connaissait pas et qu'il ne connaîtrait sans doute jamais. Après cela, il s'engouffra dans des maisons pour y prendre les quelques objets de valeurs et arrêta son pillage en tombant sur la taverne. Enfin, il trouvait le lieu le plus important de la ville.
Goûtant les différents alcools locaux, il s'endormit sur une table en se laissant bercer par le cri des quelques survivants, emportant avec lui comme dernier souvenir une odeur de viande grillée lui rappelant celle du cochon.
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Solweig
l'Ordre de la Montagne Vigilante

Les pilleurs et autres inquisiteurs étaient partis. La nuit était tombée sur le Monastère et les dépendances qui l’entouraient. Un rougeoiement au sommet de la Montagne Vigilante projetait sa lumière chaude sur dans toute la vallée. Le calme ensommeillé n’était bien sûr qu’une apparence, et l’illusion ne résistait pas une oreille attentive, plaintes et lamentations s’élevaient de-ci de-là. Moines et moniales pansaient leurs plaies et pleuraient leurs morts.
Antarès traversa le bourg jusqu’aux portes du monastère, le spectacle était indécent et hors de toute mesure ; maisons brûlées et corps carbonisés de jeunes initiés côtoyaient les tonneaux et restes pourrissants de ce qui semblèrent au prieur être les ultimes traces d’un festin de plusieurs jours. Les saintes écritures lui vinrent à l’esprit :
« Qui laisse à pourrir le corps de son ennemi, pourrira par les entrailles en festin aux charognards ».
À quel genre de soi-disant croyant ce genre de sagesse ordinaire peut-elle manquer ?
Il s’assit sur les marches, les yeux dans le vague. Il n’avait rien attendu d’autre que la violence, des pirates comme des inquisiteurs, mais la torture, le blasphème, la médiocrité inhérente aux pratiques barbares du prêtre pirate comme la folie, la démesure absconse des discours et méthodes du Saint-Siège… qui ne pourrait en fait être plus loin de la sainteté que ce qu’ils avaient démontré ici. Les mots manquaient rarement à Antarès, mais rarement avait-il été amené à contempler d’aussi près la lie du monde.
Des initiés survivants vinrent à sa rencontre, s’attroupant autour de lui.
« Prieur… doit-on continuer à faire semblant d’honorer la méchante déesse de l’eau comme son prêtre nous l’a dit ? » demanda l’un d’eux.
Antarès sourit, il ne s’en serait plus cru capable.
« Non… Valdania n’est pas mauvaise, et elle n’aimerait pas que vous trahissiez votre cœur sous les ordres d’un prêtre dévoyé qui réduit sa foi à des tours de magie aquatiques. »
Une rumeur de soulagement parcourut l’assistance. Un autre au regard perçant prit la parole :
« Pourquoi sont-ils partis... si vite ? »
Antarès s’éclaircit la voix :
« Ils n’avaient plus grand-chose à trouver ici, et…-il hésita – nous avons trouvé un accord. »
Il sorti d’un pan de sa robe de toile, un parchemin grossièrement plié, qu’il tendit à l’initié, le temps de le défroisser, il le lut prestement, releva des yeux écarquillés.
« Vous allez vraiment vous y tenir ? »
Un murmure de désapprobation se fit entendre autour d’eux.
« Je n’ai qu’une parole, il faudra s’y tenir, de plus, nous avons allons avoir besoin de calme par ici, nous devons réparer nos portes, remettre les scribes au travail. Ont-ils touché aux parchemins ? À la volière ? »
« Non, ils n’ont pas semblé intéressés mais, que comptez-vous faire ? »
La foule le regardait à présent dans l'expectative.
« Un tempête se prépare qui va balayer le désert et illuminer les cœurs des vrais croyants avec la même facilité que le vent soulève le sable. »
« Mais Prieur, vous nous avez toujours mis en garde contre la conversion ! Nous devons attendre la Réponse et… » Antarès lui intima le silence d’un geste de la main.
« Je ne convertirai personne, mais nous éloignerons ce monde de la mécréance et de l’haleine méphitique de ceux qui la répandent. Puisqu’attendre la Réponse dans le silence et la sainte contemplation ne semble pas s’accorder de ce monde en déglingue, nous allons devoir aller à la rencontre du monde, mais plus intelligemment qu’il n’est venu à la nôtre. Et il devra apprendre à nous connaître.»
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